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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 17:54

 

Beaucoup de choses à raconter ! Un article que Sylvain qualifierait certainement de "à rallonge". Beaucoup de photos également qui sont dans le dossier Venezuela à gauche de l'écran. Quelques videos également, pas forcément toutes dans l'article, vous pouvez aller sur wat.tv

22 octobre - Venezuela !

Réveil tardif à Boa Vista, et nettoyage intégral du bonhomme.

Je reprends mon sac et vais à la gare routière. Je me débrouille tant bien que mal en espagnol portuguisé et attrape le bus pour Pacaraima, village brésilien frontière avec le Venezuela.

Nous tournons de manière incompréhensible dans Boa Vista, puis le bus s’arrête. Au bout de 20 minutes, tout le monde descend. Le bus est en panne ! Un autre vient nous chercher et nous voilà partis vers le nord, dans le même type de paysage que la veille : savane, étangs marécageux. Après deux heures, le relief s’accentue et la route commence à grimper. Le long de la route, quelques villages indiens aux habitations tantôt typiques, tantôt type baraque pourrie, tantôt maisonettes similaires probablement financées par le gouvernement. Nous traversons en effet une « réserve » (je n’aime pas ce mot, mais bon).

Terminus à Paracaima, je descends du bus, pas même un taxi pour m’interpeller. Pas de bus pour passer au Venezuela avant demain matin, je demande donc où prendre un taxi. Deux gars me font monter à l’arrière de leur pick-up pour m’amener au poste frontière proche, où ils arrêtent une petite voiture. Le chauffeur me salue et m’invite à monter, il va au Venezuela. Un coup de tampon au Brésil, un autre au poste vénézuelien (pas de fiche à remplir, juste un douanier agréable qui me demande où je vais pour combien de temps et me souhaite bon voyage avec le sourire). Je ne sais toujours pas si je suis en train de faire du stop ou du taxi, quand j’avise l’autocollant « taxi » sur le pare-brise. Le chauffeur est pro-Chavez et me demande comment celui-ci est perçu en Europe. Il me dépose devant la banque à Santa Elena après m’avoir montré les différents hôtels possibles.

Au distributeur, surprise : avant de finaliser le retrait la machine me demande les 2 derniers numéros de mon numéro d’identification. Que es ?? Une femme me montre les deux derniers numéros de sa car

1255-Restaurant à volonté à Pacaraima

te d’identité et me suggère d’en faire de même avec mon passeport. J’essaie différents chiffres, rien ne marche ! Me voilà bien ! Soudain, j’entends « Vincent ? ». Qui peut bien me connaître ici ??? Je retrouve Louise et Julien que j’avais rencontrés à la frontière Surinam-Guyana. Ils s’apprêtent à prendre le bus pour Cuidad Bolivar (12h de trajet) pour aller voir Salto Angel. J’hésite un peu, mais primo je n’ai pas un bolivar, segundo je préfère aller au Monte Roraima. Pour l’argent, eux ont changé dans la rue. Le taux de change est 2 fois plus avantageux au marché noir qu’au distributeur ! Nous nous donnons rendez-vous « quelque part dans la cordillère » quelque mois plus tard, puis je vais faire du change dans la rue avec l’argent brésilien que j’ai sur moi. En même temps qu’une chambre, je trouve Francisco qui tient une petite agence de voyage ici. Pas de groupe en partance pour le Roraima, il faut patienter (je ne vais pas me payer un guide tout seul).

Le soir je vais manger un bout puis me balade dans les rues, au son de musiques latinos. J’assiste à un concours de chant assez rigolo sous le préau de l’église. FX, le croiras-tu, je n’ai pas trouvé une bière décente dans cette bourgade ! Tout juste une « polar light » sans aucun goût. Apparemment il y a des problèmes d’approvisionnement en ce moment, d’après les dires d’un serveur.

 

23 octobre - Préparatifs

On est dimanche, autant pour moi qui voulait faire la tournée des agences pour me trouver un trek. Je change de stratégie et aborde quelques touristes comme moi en leur demandant si à tout hasard ils ne partiraient pas au Roraima. L’un d’eux, Paul, est un anglais qui attend sa copine partie là-haut sans lui : il a en effet dû renoncer la veille du départ pour cause d’infection à la cheville. Après 2 jours à l’hôpital, il se soigne en attendant. N’ayant de toute façon pas assez de cash pour me payer le trek, je l’accompagne retirer de l’argent au brésil, pour le changer ensuite au Venezuela. Nous partons en taxi avec un vénézuélien qui doit l’emmener le lendemain faire un tour en voiture. Pas de tampons à la frontière, les douaniers ont l’habitude de ce genre d’opération.

1257-Les grillades !Au distributeur, c’est un peu la loterie, un coup ça marche, l’autre pas, mais au bout d’une demi-heure, c’est bon j’ai ce qu’il me faut et Paul aussi. Pour fêter ça, nous allons manger dans un restaurant à volonté. Le principe ? Tout est à volonté : salades, pâtes, riz, accompagnements divers, mais aussi la viande grillée dans une grande cheminée. Le tout pour 6€, c’est encore plus fort que chez Marie à Penhoët ! Chacun va se servir en accompagnement, puis s’assied. Commence ensuite un ballet de serveurs qui viennent la broche à la main proposer poulet, porc, bœuf, cœur (corazon), etc… Au besoin ils découpent la tranche directement au dessus de l’assiette. C’est l’orgie ! Vous connaissez le bonhomme, j’ai évidemment fait bombance. Il ne manque qu’une bonne bouteille de vin, mais nous nous contentons d’un soda brésilien pas mauvais, guarana ou quelque chose comme ça. Au final, nous restons bien 2 heures à manger en continu, en papotant et en blaguant sur le principe du restaurant.

Retour ensuite sous l’orage au Venezuela. Repu, je m’effondre sur mon lit pendant 2 heures. Dans le hall de l’hôtel, je rencontre des polonais. Je questionne, et oui, ils vont bien au Roraima, départ dans deux jours, pour une durée de 6 jours, un groupe de 12 personnes au total. Ils se débrouillent plus ou moins en autonomie. En parallèle, Francisco m’avertit qu’il a peut-être une solution. Je passe la soirée au comptoir à boire des sodas (si ! pas de bières à l’hôtel) avec le « chef » des polonais et Paul, puis avec Francisco. Je choisis finalement son option : 2 américains, 4 jours, départ le lendemain. Je termine la soirée en préparant mon sac.1258-Orage au poste frontière

24 octobre - L'approche

08h, un certain Franck vient me chercher en 4*4. Nous passons chercher les provisions, puis faire le plein au prix hallucinant de 0,097 bolivars le litre, soit environ un centime d’euro ! Pour un plein de 70L, soit 0,7€, Franck laisse l’équivalent de 2 euros au pompiste : un pourboire plus élevé que le plein. J’imagine que ce n’est pas sur le prix de l’essence que les pompistes vivent ! Nous passons ensuite chercher les 2 américains : Darryl, chauffeur poids lourd du Nebraska et Jacob, ingénieur génie civil dans le Missouri. Ils viennent de passer 2 semaines au Guyana et sont bien motivés par ce trek au mont Roraima.

1279-Une bonne pisteNous filons à vive allure sur la route quasi déserte, dans des décors somptueux, ayant apparemment servi au film Jurassic Park. Il faut dire que l’histoire de l’exploration du Roraima a servi de base à Conan Doyle pour « The Lost World », le bouquin ayant ensuite un autre écrivain, puis débouché sur le film. A l’époque, fin 19ème, personne n’avait réussi à aller en haut, et les scientifiques déclaraient possible que des formes de vie préhistoriques puissent encore y exister, étant donné l’isolement du plateau.

Nous nous arrêtons à San Francisco, un village indien construit en bord de route, où nous embarquons un autre Franck qui sera notre guide. Nous lâchons la route pour emprunter une piste qui nous amène quelques dizaines de kilomètres plus loin à Paraytepuy, un autre village indien qui sert de point de départ pour le Roraima. Nous signons le registre, peaufinons nos préparatifs, et c’est parti !

Nous sommes donc 3 touristes, un guide, et deux porteurs indiens. Chacun porte un sac à dos d’une douzaine de kilos avec le matériel nécessaire pour 4 jours en autonomie, même si il y aura quelques transferts de charge un peu plus tard… Nous avançons dans un paysage de savane avec en ligne de mire le tepuy du Roraima. (voir lien pour savoir ce qu’est un tepuy), caché pour le moment par des nuages.

Franck nous explique les propriétés de certaines plantes en médecine indienne (malaria, fécondité, fièvre…). C’est sa 322ème expédition au Roraima, du haut de ses 52 ans qu’il fêtera le dernier jour de notre trek. Il est indien, a grandi dans la région (de chaque côté de la frontière Guyana Venezuela qui, pour les indiens locaux, n’a évidemment que peu de sens), avant de partir quelques années en Europe, puis de revenir au pays. Tout au long des 4 jours à venir, il nous racontera des histoires de savane, de chamans, de serpents, de traditions indigènes etc…

Nous avançons à un bon rythme, en remplissant de temps à autre nos bouteilles d’eau dans des torrents. Nous observons le travail des colonnes de fourmis « coupeuses de feuilles » et de quelques autre types de fourmis toutes plus sympathiques les unes que les autres, ou écoutons le cri du toucan dans un bosquet voisin. Nous passons une tombe récente, un guide qui a été foudroyé l’année dernière… C’est gai… Notre point de mire se rapproche et s’éclaircit petit à petit.

Nous arrivons à un premier camp, soit 4 maisons indiennes et un abri, à côté duquel un groupe d’une douzaine de 

Venezuela 1353

personnes a installé ses tentes. C’est le groupe de l’amie de Paul l’anglais, à qui je donne des nouvelles rassurantes de son homme. Son groupe est parti pour 6 jours et a eu beauuucoup de pluie.

Après le camp, première traversée d’un gros torrent. Nous nous déchaussons, et franchissons l’obstacle en essayant de ne pas glisser ou s’exploser le pied dans les cailloux (note pour plus tard : prendre une paire de chaussettes dédiée à cet exercice. Pieds nus, tu glisses, mais si tu gardes tes chaussettes de rando comme Darryl et Jacob, tu marches ensuite les pieds trempés).
Après une deuxième traversée de torrent, nous arrivons à notre campement : une petite surface désherbée pour les tentes et un abri. Je retourne au torrent nager un peu et faire ce qui sera ma dernière toilette avant le retour. Le soleil se couche, embrasant les parois verticales du Roraima enfin dégagé des nuages, ce qui nous donne un aperçu de ce qui nous attend le lendemain.

 

Venezuela 1352

Deux couples de vénézueliens et leur guide et porteur sont installés au camp et nous mangeons à côté d’eux. Les porteurs ont préparé le dîner et, surprise, celui-ci est excellent et copieux. J’avais en effet eu de nombreux mauvais échos d’autres groupes sur la qualité et la quantité de la nourriture pendant le trek. Franck me tend un pot et me Venezuela 1376propose de goûter une sauce pour accompagner le riz. « Que esta ? termita sauce ! ». Dans le pot, on voit en effet des morceaux d’abdomen de termite baignant dans une sauce. Je me lance et goûte. La sauce, à base de cassave, une euphorbiacée (spéciale dédicace à Maman) autrement appelée manioc, est très parfumée et relevée. Je croque un morceau de termite et là, c’est l’explosion ! Le piment, comme m’explique Franck, est particulièrement absorbé par le corps de la termite. Par la suite, j’écrase donc dans mon assiette les morceaux de termite, histoire de mieux répartir le piment ! La termite elle est source de protéines ; Darryl et Franck m’observent et sont hilares. Je leur explique que c’est une manière pour moi de me venger de toutes les piqûres d’insectes que nous subissons. Bilan de la sauce : plutôt bonne, je me ressers ! Nous ne tardons pas à aller nous coucher, une dure journée nous attend demain.

Venezuela 1377

25 octobre - La montée

Venezuela 1392Réveil à 05h30 à l’aube et petit déjeuner copieux. Darryl  a peiné hier, il souffre des genoux et également d’une épaule suite à une chute il y a quelques jours. Un des porteurs récupère son sac et je récupère une tente pour alléger le porteur.

Après les 13km relativement plats d’hier, nous avons aujourd’hui au menu 12km, mais surtout 1700m à grimper. La première partie est une marche d’approche sur les contreforts du Roraima. Nous montons sous le soleil, la végétation change petit à petit. Darryl souffre mais continue. Je les attends au camp de base où nous déjeunons, tandis que le ciel se couvre petit à petit. Je donne mes compeed à Darryl qui a de nombreuses ampoules. Le pauvre est effondré, a mal partout. Jacob lui masse le dos, tandis que je lui passe du baume du tigre. La motivation est là et il repart, mais après quelques dizaines de mètres, il prend appui sur son bras douloureux et manque de perdre l’équilibre tant la douleur a été violente. La mort dans l’âme, il renonce. Nous réorganisons tout : les hommes, le matériel, la nourriture. 1 porteur restera avec lui au camp de base puis le raccompagnera au point de départ, tandis que Jacob et moi continuons avec le guide et Innocentio l’autre porteur.

Nous avons pris un petit coup au moral, mais il faut se reprendre, car les difficultés commencent, avec des passages abrupts ou nous utilisons les mains (attention aux serpents, nous dit Franck). La longue pause de midi m’a complètement refroidi les muscles, et je suis à la peine. Nous sommes maintenant dans la forêt au pied des falaises.

La végétation est luxuriante, il fait très humide, d’autant plus quand les premières goutes commencent à tomber. Je croise un porteur qui descend et me demande si j’ai des cigarettes. Je le dépanne, tandis qu’il m’explique qu’il descend les excréments d’un groupe de 12 français qui est là-haut depuis 4 jours. En effet, pour ne pas perturber l’écosystème sur le plateau, il faut tout redescendre, et quand je dis tout, c’est tout ! Le groupe en question a l’air de souffrir de problèmes d’organisation : ils n’ont pas assez à manger et tout le monde a faim, l’ambiance en pâtit. Nous rigolons puis, Franck et Jacob m’ayant rejoint, je le laisse continuer son « boulot de merde », comme il dit. Il me souhaite bon courage pour l’ascension de la plus vieille montagne du monde : quelques 2 milliards d’année.

Nous sommes maintenant au pied des impressionnantes falaises. Celles-ci sont surplombent et parfois nous passons entre le mur et des petites cascades qui tombent de quelques 600m de haut. Nous arrivons au pied de « la rampe », unique moyen d’accès au plateau, un petit passage abrupt entre les falaises. Impressionnant de loin, il est en fait suffisamment large pour ne pas avoir le vertige. Avant de l’attaquer, le guide me dit d’attendre en haut, car sur le plateau il est difficile de s’orienter, d’autant que le sommet est maintenant dans les nuages.Venezuela 1467

J’ai retrouvé un peu de peps et, une trois quart d’heure plus tard, je débouche sur le plateau. Les roches prennent des formes invraisemblables, rendues mystiques par le brouillard. Je profite de l’attente pour regarder de plus près la faune et flore du lieu. Minuscules grenouilles noires, plantes carnivores (drosera), etc…

 

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           elle est mignonne, grande comme un demi-pouce

 

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            Drosera, une petite plante carnivore

 

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Le guide prend le relais et, après m’avoir convaincu de mettre le doigt dans un autre type de plante carnivore, nous Venezuela 1498amène à notre « hotel », une grotte où nous pouvons poser nos affaires au sec et ou Innocentio est déjà en train de préparer le repas du soir. La nuit tombe, il fait frais, nous sommes trop crevés pour faire la moindre toilette. Des porteurs du groupe de français affamés viennent nous rendre visite, détenteurs d’un message de leur guide vénézuélienne. Ils dorment à un kilomètre de là et la guide quémande quelques cigarettes : elle n’en peut plus du groupe ! Pas assez de bouffe, plus de clopes, ambiance dégradée…  Je lui renvoie un message de soutien accompagnant les cigarettes. J’ai bien fait d’emmener un paquet en tout cas !

19h00, nous allons nous coucher, exténués. Je ne crois pas m’être couché aussi tôt depuis… heu… jamais ?

 

 

 

26 octobre - Le plateau

Réveil à 05h30, nous enfilons nos affaires sales et humides de la veille et partons aussi sec pour un petit tour de 2 heures à l’extrémité ouest du plateau. Le ciel est dégagé, et nous dérouillons tranquillement nos muscles engourdis. Au bord du plateau, nous jouissons d’une vue type « vue d’avion sur la forêt du Guyana et le Venezuela. Nous arrivons au site « La ventana », la fenêtre, une particularité des rochers au sommet de la falaise : un trou avec en dessous plusieurs centaines de mètres de vide.  A côté, un autre rocher surplombant le gouffre ce qui donne lieu à une sympathique séance photos.

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Sur le chemin du retour, une autre particularité : les « jacuzzis », petites piscines naturelles.

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Le soleil ne nous a pas encore suffisamment réchauffés pour tenter la baignade, et nous rentrons au camp prendre le petit déjeuner. Nous partons avec un sac à dos pour trois, Innocentio restera au camp pour la journée.

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Je ressens petit à petit une légère douleur au genou gauche dans les passages en montée. Je le ménage donc en faisant travailler le droit. Au fur et à mesure de la journée, la gêne s’accentue, c’est une petite tendinite, conséquence des efforts d’hier. Ca ne m’empêche pas d’avance et de profiter de l’incroyable décor du plateau. Les rochers prennent des milliers de formes et configurations différentes. Un peu de végétation, quelques rares arbustes, du sable rose, quelques cristaux, de petits torrents qui vont se jeter quelques centaines de mètres plus loin du haut de la falaise. Nous renouvelons l’opération déchaussage pour traverser l’un d’eux. Jacob s’enfonce un peu plus loin dans la boue jusqu’aux genoux, ce qui ne manque pas de me faire éclater de rire. Autre site remarquable : un petit gouffre de 10m de profondeur laissant présager d’un réseau de rivières souterraines.

Venezuela 1580

Nous arrivons, après une dizaine de kilomètres à notre objectif : « triple point », le point frontière entre Guyana, Brésil et Venezuela. Nous mangeons au soleil, même si quelques gouttes commencent à faire leur apparition. Après quelques tours de la borne frontière et une photo souvenir, nous enchaînons avec « Crystal Valley », qui porte ou plutôt portait bien son nom. La plupart des cristaux ont été emportés au fil des ans, malgré l’interdiction formelle.

Venezuela 1612Cette fois la pluie est là, et bien là. Jacob a oublié son K-way et se fait rincer. La pluie s’intensifie encore et le tonnerre se fait entendre tandis que nous traversons une zone complètement plate. BLAAAAMMM !!! Cette fois la foudre est tombée à quelques centaines de mètres et chacun pense à la tombe du guide foudroyé. Pour avoir déjà été pris au cœur d’un orage en montagne, je connais le danger et ne fait pas le fier. J’essaie de demander à Franck de nous trouver un abri, mais avec le bruit de la pluie, je ne suis pas sûr qu’il entende. Qu’il ait entendu ou pas, il a de toute façon la même idée et nous rallions un petit massif où nous pouvons nous abriter tant bien que mal dans des creux de la roche. Nous sommes trempés et frigorifiés. La grêle commence à tomber avec force sur le plateau. Venezuela 1621CRRRRRRAAAACCCC !!!!! La foudre est tombée très près, peut-être sur le monticule en dessous duquel nous nous abritons. Le bruit du tonnerre est assourdissant et nous ressentons les vibrations à l’intérieur de notre corps. Nous restons prostrés à attendre que l’orage s’éloigne pendant trois quarts d’heure qui paraissent une éternité. La grêle s’est arrêtée, mais il tombe toujours des seaux (expression qui ne m’a jamais parue aussi vraie qu’aujourd’hui). Le guide s’inquiète pour une autre raison : nous sommes à quelques dix kilomètres du campement et il ne faut pas tarder sous peine de terminer à la nuit, ce qui peut être périlleux. L’orage stagne sur place, mais il nous faut partir. Nous reprenons notre route dans des conditions apocalyptiques, accompagnés par le bruit du tonnerre. Plus personne ne se préoccupe des flaques d’eau, de toute façon le plateau n’est qu’une flaque d’eau géante et nous marchons de temps en temps dans 30 cm de flotte. Nous marchons/courons  courbés avec le vague espoir que la foudre ne nous trouvera pas sur cette zone archi-plate

Nous rejoignons enfin une zone avec plus de relief où nous ne sommes plus des cibles ambulantes (ce sont les mots du guide) Les rochers sont bien entendu trempés et glissants et il faut faire attention. Le chemin passe par un rocher très incliné et Franck glisse et n’arrive pas à monter. Jacob et moi lui poussons le derrière et il réussit à s’accrocher en haut. Je fais de même pour Jacob, puis prend un peu d’élan et, à bout de bras, réussis à m’accrocher également. Nous sommes passés !

 

Le point positif : la pluie baisse en intensité et l’orage semble être resté au même endroit. Le point négatif ? Le plateau est inondé, les ruisseaux sont devenus torrents. Nous devons à présent traverser l’un deux. Franck pose ses pieds en éclaireur tandis que je lui tiens la main. Nous nous assistons les uns les autres et pouvons continuer. Nous arrivons au petit torrent du matin où il nous a fallu déchausser. Le torrent est devenu rivière ! Nous sommes tous les trois dans l’expectative : que faire ? Franck nous regarde, et nous demande si nous savons nager. Nous le regardons avec de grands yeux, tout en sachant que nous n’avons pas le choix. J’évalue le courant, la largeur à traverser. Si nous n’avions pas le sac et nos chaussures gorgées de flotte, ça passerait sans trop de problème en nageant. Mais voilà, nous avons passeports et appareil photos dans le sac ! Nous emballons le tout dans plusieurs sacs plastique que nous mettons dans la poche supérieure du sac. En prévision d’avoir à nager nous enlevons nos chaussures et les accrochons à notre cou. J’évalue à nouveau la situation. Si l’un de nous est emporté par le courant, il pourra toujours abandonner ses chaussures ou le sac et rejoindre la berge d’en face à la nage. Nous ne le voyons pas, mais savons que quelques centaines de mètres plus loin, l’eau se jette du haut d’une falaise de 600m… Mieux vaut réfléchir avant de s’engager !

Venezuela 1588

 

                  Le petit torrent franchi le matin - pas de photo l'après-midi (censuré !)

 

Franck se lance le premier en tenant le sac au dessus de sa tête, il sait à quoi ressemble le terrain sous l’eau. Celle-ci lui arrive rapidement jusqu’au torse et il revient. Comme je suis le plus grand, il trouve que j’ai plus de chances de maintenir le sac au sec. Il y retourne. L’eau lui arrive au cou, et je le vois perdre pied et dériver quelques mètres, avant de retrouver une zone où il a pied et peut résister au courant. Il reste là au milieu des flots et me fait signe. A moi ! Je tiens le sac à bout de bras d’une main au dessus de ma tête et m’enfonce dans l’eau froide (en pratique je ne me suis pas rendu compte tout de suite de la température de l’eau, trop concentré sur la traversée à effectuer). Je résiste au courant mais au même endroit que Franck, je perds pied. Je nage en direction du guide quelques secondes, d’une main, l’autre me servant à maintenir le sac hors de l’eau. Franck attrape ma main et hop j’ai pied de nouveau. Nous voilà tous les deux au milieu du torrent, de l’eau jusqu’au torse. Je lui redonne le sac et me retourne vers Jacob : à son tour ! Même opération, il s’enfonce progressivement dans l’eau, puis dérive quelques mètres dans notre direction, et je lui attrape la main. Je tire dessus de toutes mes forces pour le ramener sur la zone où nous sommes. Ce que je ne sais pas et qu’il me dira plus tard, c’est que je l’ai tiré droit dans un bosquet qui lui a râpé les jambes. Dans l’opération, je perds l’équilibre et c’est Jacob à son tour qui me rattrape avant que je ne dérive. Tout le monde est là ? Les affaires aussi ? FRANCK ! Le dessus du sac a fait un plongeon dans l’eau sans qu’il ne s’en aperçoive. Oups ! La deuxième partie de la rivière est moins profonde et nous rejoignons sans autre péripétie la rive opposée. Nous avons le sourire, nous sommes passés !

Bien entendu, nous sommes intégralement trempés, nos affaires aussi. La pluie s’est arrêtée, c’est déjà ça. Nous nous rechaussons en vérifiant anxieusement l’état de nos affaires : nos portefeuilles sont humides, quelques dollars de Jacob sont collés, mais les passeports sont secs. Les appareils photos sont un peu humides, mais ça doit aller. Nous reprenons le chemin en silence, laissant s’évacuer la tension nerveuse accumulée lors des deux dernières heures. Nous marchons vite, j’essaie toujours de ménager mon genou gauche, ce que j’avais un peu oublié de faire pendant l’orage.

Venezuela 1636Nous parvenons près du campement et Franck nous demande si nous sommes toujours motivés pour grimper le sommet voisin du Roraima. Bizarrement, Jacob et moi trouvons un reste d’énergie et le guide nous indique le chemin, lui rentre au camp. Nous grimpons rapidement dans les rochers et profitons d’une magnifique vue, le temps s’étant un peu amélioré. Je redescends le premier, mais ne voyant pas Jacob me suivre je m’arrête. Je l’entends alors m’appeler. Je reviens en arrière jusqu’à le voir : il a perdu le chemin et se retrouve coincé dans un petit morceau de falaise, sans pouvoir remonter ! Calmement, je l’oriente vers une petite plateforme d’où il peut rejoindre le sentier. Une petite émotion supplémentaire… Nous rejoignons à la nuit tombante le campement où Innocentio nous a encore mitonné une énorme soupe de pâtes que nous dévorons après avoir enfilé des vêtements secs. Nous buvons une rasade de la fiole de whisky que Jacob a amené, puis il se fait tard (19h30), au lit !

Pas de photos ou de films du passage de la rivière, on n'y a vraiment pas pensé sur le moment !

Venezuela 1634

27 octobre - La descente

Réveil à 04h45, porridge et croque-monsieur ( ! ), histoire de faire le plein d’énergie, car une dure journée nous attend : nous devons rejoindre notre point de départ dans la journée, alors que nous avons mis deux jours à venir. Au menu : 1800m de descente d’un trait, puis 150m de montée, tout ça sur quelques 25 kilomètres.

Départ 06h après avoir plié bagage. Ma tendinite est évidemment toujours là, et je dois trouver de nouvelles techniques de descente (Fab, FX, je vous expliquerai). Tout est encore trempé de la veille ce qui donne un piment supplémentaire dans les parties abruptes. Jacob a les jambes lourdes et se ramasse par terre plusieurs fois. Nous progressons néanmoins assez vite et rejoignons le camp de base vers 08h30, 850m plus bas. Très courte pause, plus de zone risquée maintenant et le guide prend de l’avance pour rejoindre le bon vieil Innocentio qui nous a encore mis une pâtée en nous doublant dans la descente avec son sac à dos en feuilles tressées et ses 20 kilos dedans.

Le terrain moins incliné convient mieux à mon genou et je descends rapidement, en attendant de temps en temps Jacob qui continue de faire des fautes techniques et se retrouve les fesses par terre. Nous arrivons vers 11h au camp où nous avons dormi la première nuit. 1800m de descente en 5h. Pause déjeuner, Innocentio nous a encore préparé une de ces plâtrées de pâtes avec les restes ! Nous ne nous attardons pas, d’autant que les puri-puri, minuscules moucherons, sont d’attaque et se régalent de notre sang. Nous franchissons les deux petites rivières et arrivons au camp où j’avais croisé l’amie de Paul à l’aller. Nous nous arrêtons prendre une bière tout à fait inattendue dans cet endroit, pour fêter l’anniversaire de Franck, puis repartons. Les kilomètres s’enchaînent, et le temps s’obscurcit. Sur les tepuys derrière, l’orage gronde, et dans la direction où nous allons également. Grmblblbllblbl… Nous passons évidemment de nouveau devant la tombe du foudroyé…  Nous avons cependant de la chance, plusieurs orages sont proches, mais nous sommes au soleil !

Venezuela 1662Jacob a de plus en plus de mal, mais il ne faut pas jouer avec l’orage, il faut continuer ! Le guide a pris de l’avance et nous traversons la savane et quelques ruisseaux. La pluie commence à tomber, mais au final nous serons relativement épargnés. Franck, 1 kilomètre plus loin, se fait rincer. Il nous attend et je prends le relais en tête : je n’arrive plus à m’arrêter ! ou plutôt, si je m’arrête, je ne repars plus ! Tout est trempé et glissant, et me voici moi aussi le cul par terre. Je repars, tout au mental, tellement je suis à bout de forces. 2 kilomètres avant l’arrivée, une dernière traversée de torrent m’ajoute un litre de flotte dans chaque chaussure, mais tant pis, je terminerai comme çà ! J’arrive vers 16h à Paraytepuy. Ma démarche ne ressemble plus à rien, et moi non plus ! Je retrouve Darryl qui est arrivé en fin de matinée. Son épaule ne va pas beaucoup mieux, mais ça va quand même. Nous nous racontons nos aventures en attendant Franck et Jacob, qui arrive aussi ruiné que moi. C’en est fini !

Nous patientons jusqu’à 19h avant que la femme de l’autre Franck n’arrive pour nous ramener. Nous déposons Franck à San Francisco, d’où il repart directement en bus de nuit pour Ciudad Bolivar. Merci pour tout Franck ! Super guide très enrichissant, sympa, bref, à recommander ! Si jamais vous voulez faire un trek du côté des tepuys ou de Ciuadad Bolivar, appelez-le directement ! (04 14 89 301 39 ou 04 14 096 00 27 depuis le Venezuela), ça vous évitera de passer par une agence et ça sera tout aussi bien organisé !

En arrivant à Santa Elena, je dîne avec Jacob et Darryl, puis nous échangeons quelques photos. I won’t forget this trek to Roraima with you, guys ! Darryl, you definitly have to come back to climb Roraima, you can make it ! Jacob, thanks for sharing these adventures at the top of Mount Roraima ! And don’t forget to buy Darryl new sunglasses !

Le sac posé en vrac je m’effondre dans mon lit, sans pour autant bien dormir tant les derniers jours ont été intenses…

 

Venezuela 1409                             Le jour de la montée, Darryl s'apprête à renoncer

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 01:29

Georgetown, Guyana, 20 octobre - 17h00 (locales)

 

Je rentre faire mon sac, pendant que Maria s’affaire à confectionner une robe. Avant de partir, je vois un colibri (? A vérifier) butiner une fleur, scène magnifique.  Navin me dépose ensuite à l’agence de mon minibus, car c’est bien d’un minibus dont il s’agit. 4 rangées de trois, dont le chauffeur sur la rangée de trois à l’avant. Je me retrouve avec deux places pour moi, du moins j’y crois ! 5 minutes avant le départ, une femme un peu corpulente vient s’installer à côté de moi. Je me retrouve au milieu, la fesse gauche coincée sur l’armature du siège. Ca va être gai… Le minibus embarque en plus des passagers de multiples colis, bâchés avec nos bagages sur la galerie, ou bien sous les sièges, ce qui réduit encore l’espace pour les pieds.

C’est parti ! Enfin... 2 minutes plus tard premier arrêt, au bureau de l’immigration à Georgetown, contrôle des passeports. Le premier d’une longue série… Nous reprenons la route, et 5 minutes après, deuxième arrêt au KFC de la ville. Autant pour mes envies de pauses gastronomiques dans des petits bouibouis le long de la route. C’est d’ailleurs la première fois que je mange dans cette chaîne de restaurant. Verdict : pas deux fois !

Guyana 1174Cette fois, c’est vraiment parti. La route est bien goudronnée et nous avançons vite, reste le fait que je me dandine pour caler mes jambes, coincé entre ma voisine de droite qui me laisse peu de place et l’armature à l’extrémité du siège. Ma voisine de gauche se marre, c’est une habituée du trajet et elle a choisi un siège individuel, de l’autre côté du couloir de 15cm de large. Elle fait le trajet une à deux fois par mois pour apporter des marchandises de Manaus à sa sœur qui tient un magasin à Georgetown. Tandis que nous discutons, nous arrivons à un deuxième contrôle, à hauteur de Linden. Les étrangers sont bien sûr sujets à plus « d’attention » de la part de la police, et le policier essaie de me titiller sur la durée de mon séjour au Guyana mais, rien à faire, je suis parfaitement en règle et je réponds posément et avec assurance à ses questions. Nous repartons sous la pluie et, passé le pont sur la rivière, commence la piste en terre. Plutôt bonne au début, elle se dégrade vite, d’autant que les conditions météo se durcissent : pluie intense et éclairs nous accompagnent toute la nuit. Nous sommes obligés de fermer les fenêtres pour ne pas être trempés, ce qui a pour effet d’embuer le pare-brise du chauffeur, qui donne de temps à autre un coup de chiffon pour y voir quelque chose. Enfin, essayer du moins ! (voir le résultat sur la petite photo ci-dessus) Au menu : pluie battante, éclairs, buée sur le pare-brise, mais aussi brume formée 

Guyana 1176par la pluie sur le sol chaud, nids de poule, nids d’autruche, tôle ondulée, rétrécissement subits pour passer des ponts branlants en bois sans garde-corps, passages à gué, le tout de nuit avec un vieux minibus plein du plancher jusqu’à la galerie. En revanche la circulation devient quasi inexistante, à l’exception de quelques rares camions, pick-ups et 2 autres minibus qui font le même trajet que nous. Tout au plus 5 véhicules croisés par heure. Il faut dire que nous ne croisons plus ni village, ni habitations. Juste la forêt qui défile de chaque côté.

Je continue à discuter avec Joana qui m’apprend mes premiers rudiments de portouguechhh. Au niveau confort, double scoliose et arrêt de l’irrigation de la jambe gauche me guettent et je finis par céder à sa proposition d’échanger de place. Elle s’endort, à l’instar de tout le monde dans le bus, tandis que l’orage redouble d’intensité, mais le confort sommaire que j’ai retrouvé ne suffit quand même pas à ce que je puisse les imiter. Quelques secondes de somnolence peut-être jusqu’au nid de poule suivant. Dans ces cas là, j’ai toujours au moins un bras, une jambe, une tête qui me sert à me maintenir dans ma position tandis que le reste du corps est au repos. Le simple fait de fermer les paupières te repose les yeux, tu te dis que c’est déjà ça !

Le trajet se poursuit ainsi, rythmé par quelques pauses pour contrôle des passeports (je n’ai pas compté, mais j’ai bien dû montrer mon passeport à une douzaine de personnes différentes sur le trajet), ou compléter le plein à la deuxième et dernière station service croisée.

A 4h00 du matin, nous nous arrêtons au milieu de nulle part à une sorte de relais-étape sommaire où nous rejoignent les deux autres minibus qui ont plus ou moins fait la route avec nous. On s’arrête pour la nuit, nous dit le chauffeur, départ 05h00 demain matin ! J’imite quelques uns qui vont demander un hamac et s’installer sous un carbet. Petite nouveauté : la température a fraîchi pendant la nuit et, après les nuits perturbées par les moustiques, la chaleur et/ou
le bruit, c’est le froid qui m’empêche de dormir. Je m’assoupis néanmoins une demi-heure jusqu’à ce que le chauffeur nous réveille. Quelques centaines de mètres plus loin, je comprends pourquoi nous nous sommes arrêtés : il faut franchir une rivière à l’aide d’un petit bac, dont le service s’arrête pendant la nuit.

Guyana 1181Nous embarquons en marche arrière, à l’aide de quelques planches en bois assemblées qui servent de rampe entre la piste et le navire. Problème : un des « ballasts » s’est rempli d’eau pendant la nuit, sans doute avec l’orage, et le bateau gîte trop pour tenter la traversée. Deuxième problème : la pompe du bord ne démarre pas, et tandis que le jour se lève, tout le monde y va de son conseil ou de sa tentative. Au bout d’une heure, enfin, elle ressuscite. Nous attendons encore un peu que le ballast se vide et enfin, traversons la rivière. De l’autre côté, une « foule » de véhicules (6 ou 7 camions et minibus) attend, ce qui obligera sans doute le bac à faire 2 tours, vu sa taille…

Guyana 1185

Nous traversons ensuite un parc national (contrôle des passeports à l’entrée et à la sortie évidemment). Je peux enfin voir au jour cette forêt que nous avons traversée pendant la nuit. Végétation luxuriante, arbres gigantesques, des oiseaux multicolores et … des gerbes d’eau boueuse ! Nous avançons toujours aussi vite que possible en bondissant de flaque en flaque.


Subitement, la forêt s’arrête et laisse place à la savane. Drôle de sensation de pouvoir voir à des kilomètres à la ronde quand pendant des heures nous ne voyions qu’un mur de végétation autour de nous. Tout le monde est maintenant bien réveillé, et je reprends mes cours de portugais avec Joana et également avec Jenny l’autre voisine qui veut aussi apprendre le français. Chacun s’efforce de bien prononcer les mots, ce qui fait rire tout le bus.Guyana 1224

Avec la savane apparaissent quelques rares habitations, les premières depuis de nombreuses heures de route. Nous déposons 2 passagers au bord de la route, puis nous arrêtons dans un « Resort » pour écotouristes. Il faut le savoir et être motivé pour y aller, tant il est paumé au milieu de nulle part ! Pause petit déjeuner, et un délicieux curry de poulet pour tout le monde. La route se poursuit, mais le chauffeur commence à donner des signes de faiblesse. Etonnant après 16 heures de conduite dans des conditions dantesques avec en tout et pour tout ½ heure de sieste ! On lui donne des bonbons, mais finalement il s’arrête et se vide une bouteille d’eau sur la tête. Nous repartons, au milieu des termitières, avec quelques montagnes à l’horizon.

Guyana 1231Enfin, vers 13h, la pancarte Lethem apparaît ! Une sorte de bourgade avec des maisons éparpillées et trois quatre magasins de frontière.  Le chauffeur dépose tout le monde au poste de frontière guyanien. Après m’avoir expliqué la suite du trajet jusqu’à Boa Vista, et donné le numéro d’un taxi de ses amis à Boa Vista, Joana nous laisse, elle continuera le voyage plus tard. A 14h30, après avoir fait tamponner mon passeport, je suis au Brésil !

Guyana 1244

Pas de bus, je continue en taxi avec Jenny et un autre passager du minibus. Nous retrouvons l’asphalte et filons à 100km/h sur une route archi droite. Paysage de savane avec quelques marais et quelques rares champs. Le taxi nous dépose à la gare routière et Jenny appelle pour moi le taxi pote de Joana qui m’emmène dans une banque retirer l’argent qu’il a avancé pour moi au taxi précédent, puis me trouve un hôtel à 20€ la nuit. L’hôtesse d’accueil trouve le moyen d’égarer le papier de la douane glissé dans mon passeport, précieux sésame qui doit me permettre de sortir du pays. Après 20 minutes de palabres en anglo-hispano-portugais, elle le retrouve enfin. Je me pose à 17h30 dans ma minuscule chambre sans fenêtres. Ca fait 24 heures que je suis parti de chez Navin !

Premier constat, mon sac à dos, bien que protégé sous la bâche, a pris l’humidité et je mets mes affaires à sécher. Deuxième constat : je suis dégueu ! Grosse douche donc, puis je vais faire un petit tour au cyber-café et mange des brochettes et un peu de riz dans la rue. Troisième constat : je suis épuisé ! Epuisé mais heureux, ravi de ce trajet hors du commun. Je vais donc me coucher et dors 10 heures de rang dans des draps propres, sans problème de chaud, de froid, de moustiques ni de bruit, ni de coqs. 10h de rang, ça ne m'était pas arrivé depuis... pfff bien longtemps ! Depuis la France certainement, et encore...

 

Nota :

Ronan, j'ai paumé mon briquet goeland dans ce fichu minibus. Une belle fin...

 

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 16:56

Sur le chemin du retour, je papote avec le taximan. Nous discutons à nouveau de ce mélange de communautés, très frappant au Surinam. Lui est « marron », sa femme est japonaise. Il parle 6 langues : hollandais, sranan tongo (le taki taki déjà évoqué précédemment), anglais, japonais, et encore 2 que j’ai oubliées. Parmi les surinamais que j’ai rencontrés, tous parlent ou comprennent au minimum trois langues.

Arrivé chez Elly, nous discutons, puis je propose de sortir, mais avec son travail le lendemain, la motivation n’est pas au rendez-vous. Je retourne donc en centre-ville le soir, au bord de la rivière. Les gens sont tranquillement à manger ou boire le long de petits restaurants/fast-food. J’opte pour un petit plat indonésien avec une petite sauce pimentée qui me dégomme la face (Ronan, tu serais devenu violet). Je retrouve par hasard le chauffeur de taxi de tout à l’heure, qui me présente à un collègue, avec qui nous partageons quelques bières en discutant. Mon taximan part en course, pendant que son collègue, bonnet rouge jaune et vert par-dessus les dreads, se roule un  gros pétard de « jammin ‘ ». Apparemment beaucoup de tolérance ici, et il est fréquent de sentir une odeur d’herbe en se baladant dans la rue. Il me ramène avec son taxi en me parlant d’un des grands musiciens du pays décédé récemment, en s’arrêtant parfois en pleine rue pour mieux me décrire ses funérailles ou 10 000 personnes dansaient au son du ragga. Petite frayeur en arrivant, Elly a fermé à clé, tout le monde est couché, mais elle se lève pour m’ouvrir.

Je dors assez mal, il fait trop chaud…

Le lendemain, j’assiste la sœur d’Elly dans la préparation du repas : des légumes (antroewa et boulanger) et du kondratiki (poisson séché). Nous mangeons au retour d’Elly, puis je me retrouve un peu coincé à attendre la fin de la sieste d’Elly qui doit appeler le minibus pour moi afin de partir à Georgetown le lendemain matin. J’en profite pour prendre du bon temps à bouquiner dans le hamac. La sieste se prolonge tard, je suis un peu coincé. Elly, réveillée, appelle le minibus pour le Guyana. Il passera me chercher le lendemain matin à… 03h30 du matin. Je propose aux trois sœurs de sortir manger le soir, mais ça ne les botte pas. Nous restons donc à la maison et vidons quelques bières en refaisant le monde. Je fais un petit tour dans le quartier avant d’aller me coucher, histoire de retirer des sous. Pas de souci de sécurité, je me sens à l’aise.

Couché à 00h30, j’ai opté pour l’option de dormir sur la terrasse un peu plus fraîche. Les aboiements de chiens me tiennent éveillé, puis ce sont les moustiques qui attaquent, et me voilà à mettre en place ma moustiquaire sur la terrasse. Enfin bien installé, les chiens se sont calmés, je vérifie l’heure : il me reste 10 minutes à dormir…

A 03h30 je suis fin prêt et Elly se lève pour me dire au revoir. Enfin, elle espérait, car en pratique, nous attendons une heure que le minibus arrive, avant qu’elle ne retourne se coucher.

guyana 1127Le minibus fait sa tournée, va chercher les gens chez eux, avant de s’élancer sur une route tout à fait correcte. J’essaie de dormir en attendant les premières lueurs du jour. La route traverse de grandes plantations, sillonnées par un impressionnant réseau de canaux. D’ailleurs, certains lieux sont nommés polders.

Le minibus n’est pas plein et je suis intrigué par certains mouvements de passagers : le chauffeur demande à un gars de descendre, d’aller dans un taxico duquel descendent 2 nouveaux passagers qui rejoignent notre minibus. Le gars qui est descendu remontera 30km après la frontière… va comprendre. Une nouvelle passagère monte peu avant la frontière et vient s’asseoir auprès de moi : « you were with Elly in Paramaribo, right ? ». Un peu surpris, j’acquiesce et Maria, une argentine qui parcourt le continent en stop, me rappelle qu’on s’était croisés le soir du mariage. Elle connait Elly pour avoir également dormi chez elle peu auparavant. De son côté, elle a passé la journée de la veille à essayer de passer la frontière avec le Guyana, mais s’est retrouvé dans des histoires impossibles qui l’ont fait rebrousser chemin avant de réessayer aujourd’hui. De bon augure pour le passage de la frontière…

guyana 1128Au poste surinamais, pas de problème, mis à part la guichetière de ferry qui essaie de me rendre la monnaie en … francs. En attendant le bateau, je me fais de nouveau interpeller : « Excuse-moi, on s’est vu à Cayenne, non ? ». Effectivement, j’avais croisé Julien à la sortie de l’avion à Cayenne. Il part pour un tour du monde avec son amie Louise qui, après un contretemps administratif à Orly, l’a rejoint deux jours plus tard. Au fil de la discussion jusqu’à Georgetown, nous nous rendons compte qu’ils connaissent également René chez qui ils ont dormi le dimanche soir ! Le monde est petit chez les voyageurs…

La frontière est donc une fois de plus une rivière aux eaux troubles, dans un paysage de mangroves et forêts archi plat. La traversée en ferry se fait sans encombre j’en profite pour faire quelques photos professionnelles en vue d’un éventuel prochain arrêt technique à Saint-Nazaire (il faudrait que je songe à envoyer le ticket de la traversée à ma boîte pour que me faire rembourser en note de frais !). Pas de souci au poste frontière côté Guyana, je retrouve ensuite un autre chauffeur de Bobby’s bus (le 1er véhicule est resté côté surinamais). Julien et Louise décident de prendre le même bus, ainsi que Maria qui ne parvient pas à faire de stop au départ du ferry (que des bus ou des taxis).

guyana 1131Premières impressions du Guyana : de jolies maisons en bois surélevées, de tailles diverses, et on roule toujours à gauche, comme au Surinam. On aperçoit quasiment pas la mer pourtant toute proche, car un cordon côtier de mangrove la masque. Toujours des canaux permettant de la rejoindre, et donc toujours un paysage plat. Pas mal d’affiches prônant l’économie d’eau, d’énergie, la préservation de l’environnement qui est au cœur des préoccupations du gouvernement, même s’il y a toujours autant de déchets le long de la route. Beaucoup de grandes affiches incitant à voter pour le parti du président au pouvoir, apparemment assez populaire dans le pays.

Dans le bus, je m’aperçois que Maria, comme Louise et Julien, ont fait une demande de couchsurfing à Navin chez qui je suis hébergé le soir, mais ils n’ont pas eu le temps de voir s’ils avaient eu une réponse. Maria se fait déposer au milieu de nulle part, elle veut voir la mer ! Le chauffeur me dépose devant chez Navin, ou une dame habitant l’étage me dit qu’il est sorti mais qu’il ne va pas tarder. Je pose mon barda et patiente dans le jardin de la maison en bois à deux guyana 1138étages. Navin arrive, m’guyana 1141ouvre la maison et repart aussitôt chercher ses enfants à l’écol e. Pendant ce temps un orage s’abat sur Georgetown et, complètement trempée, Maria arrive également ! Elle n’a finalement pas réussi à voir la mer et a réussi à se faire emmener  jusqu’ici. Nous sympathisons avec les voisins du dessus et Navi n rentre après avoir déposé ses enfants chez son oncle chez qui ils vivent. Après un rapide tour au cyber, Navin et moi partons manger au fish’n’chips, apparemment très répandu ici, héritage sans doute de la culture britannique. J’ai oublié de le préciser, mais au Guyana on parle anglais ! Maria elle est restée dormir, elle est épuisée. Nous enquillons quelques bières en riant avec trois amis à lui qui l’ont rejoint, puis il me dépose chez lui, il dort chez son oncle ce soir, car il a laissé sa chambre à Maria : nous sommes donc 2 couchsurfers à squatter chez lui qui dort ailleurs ! Trop sympa Navin !

guyana 1147Depuis la route

guyana 1152

La maison de mon hote

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 01:32

De retour de mon petit trip sur le fleuve, je passe la soirée avec les colocs de Saint-Laurent. Enfin plutôt chez les colocs, car eux ne sont pas là. Je discute avec Laurent, un autre squatteur, quand arrive une fille qui passe à l’improviste : « heu, vous êtes qui vous ? », et nous : « heu, et toi ? ». C’est une ancienne colocataire de la maison. Nous restons à discuter tous les trois un moment avant que certains des colocs ne commencent à rentrer.

Le lendemain matin, je fais mes bagages et me lance dans une opération : réduction du poids du sac. Quelques affaires resteront ici. Sylvain m’emmène sur les coups de midi au port et me laisse à la douane française. Il faut en effet tamponner à la sortie du territoire sous peine de se faire refouler à l’entrée au Surinam. Je quitte cette fois la France pour un bail, et en pirogue pour la première fois ! Merci pour l’accueil à Saint-Laurent, Sylvain et les colocs ! A une prochaine !

suriname 1055Dans la pirogue, un autre passager, hollandais, mais d’origine surinamaise, avec qui la discussion s’engage très vite. Il va également à Paramaribo et à la descente de la pirogue, discute avec les différents chauffeurs nous harcelant. Il nous trouve une voiture qui peut partir tout de suite, et qui nous emmène d’abord au poste de douane surinamais. Problème : le douanier est parti manger. Nous attendons une demi-heure, et notre chauffeur et ses deux autre passagères avec,  avant qu’il ne revienne. Dans un local minuscule ultra-climatisé, il lit ma fiche d’informations et tamponne mon passeport sans un seul mot. Et c’est parti pour Paramaribo !

Très vite je suis rassuré, notre chauffeur est très prudent, quand d’autres surgissent pleine balle des nuages de poussière soulevés par les véhicules. La route est encore en construction, et alternent quelques (rares) passages bien goudronnés, passages de piste ou portions de routes à nids de poules. Les abords de la route et la campagne en général dégage une impression de propreté (sans être excessive quand même), impression qui ne se démentira pas non plus à Paramaribo.

suriname 1057Nous poursuivons notre discussion avec René, qui revient au pays qui l’a vu grandir 25 ans après l’avoir quitté. Il m’apprend des milliards de trucs sur l’histoire et la culture surinamaise. Nous passons le grand pont qui domine Paramaribo, passons déposer les deux passagères. Le long des rues alternent magasins chinois, restaurants indonésiens, temples hindous, mosquées, églises. Un patchwork de communautés qui non seulement cohabitent en paix mais également vivent ensemble. Pas de quartier associé à une communauté. Nous trouvons sans problème l’adresse que j’ai dans un quartier légèrement excentré de la ville. Toutes les rues sans exception sont en effet parafaitement indiquées, mieux que dans les villes françaises ! Je prends les coordonnées de René et sors de la voiture devant une petite maison ou deux femmes et un bébé sont sur la terrasse. « Hello, I’m looking for Elly ». Elles l’appellent à l’intérieur, c’est bien là ! Elly m’accueille sans chichis, c’est une habituée du couchsurfing. Dans la maison, une décoration un peu kitsch avec de grandes porcelaines d’animaux. Elle me demande si j’ai une chemise et un pantalon car elle va à un mariage ce soir. Heu… je sors mon jean, mais le seul truc propre qu’il me reste, je l’ai sur le dos ! Ca fera l’affaire… Nous partons en taxi et arrivons sur le port, des locaux sur pilotis le long du fleuve. En fait elle participe au mariage en faisant le service, suriname 1065je reste donc seul, pas très à l’aise dans mes fringues au milieu des robes de soirée et des costards… Je peine à m’intégrer aux conversations, mais je reste les yeux grand ouverts, devant la mixité ethnique dans l’assistance. Une dominante de « marrons », le nom local des descendants d’esclaves africains, mais aussi des hindous, des japonais, des chinois. Un groupe de gospel anime la soirée, puis quelques amies des mariés se succèdent au micro devant le canapé où ils trônent, en chantant (en playback ou pas) des slows à l’eau de rose. Un dernier morceau ou 3 autres couples viennent dans (sur un slow encore), et la soirée se termine, pas très tard donc. Je donne un coup de main à Elly et nous rentrons.

Le lendemain, Elly et ses sœurs partent à l’église, je garde la maison, et j’en profite pour laver mon linge, il était temps… Sur les coups de midi, je laisse les clés à l’épicier hindou voisin, et vais visiter le centre ville. Je passe voir René qui me montre sa maison. Nous discutons tout l’après-midi du Suriname, de son histoire personnelle et de la mienne. Il m’emmène visiter le centre historique qu’il redécouvre avec plaisir et en me racontant tout sur les bâtiments et le pays. Il est passionné et c’est un vrai plaisir de l’écouter. Nous passons devant de magnifiques maisons en bois d’époque, certaines classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Je laisse René et rentre en fin d'après-midi chez Elly

So nice to have met you René, it was truly a pleasure to share the first moments of your trip back to your country, and to have all those discussions. I hope you'll find what you're looking for in the Guyanas, and wish you the best ! suriname 1076

 

 

 

 

suriname 1078

Palais presidentiel vu de derriere, depuis les jardins

suriname 1085maison classee au patrimoine mondial de l unesco

suriname 1087Encore une autre

suriname 1089Le fort, avec Rene devant

suriname 1091Palais presidentiel

suriname 1092Pas grand monde le dimanche a Paramaribo

suriname 1094Encore une bicoque en bois delirante

suriname 1096

La cathedrale, en bois bien sur

suriname 1103Mon moyen de transport pour aller au Guyana

suriname 1105Le fleuve

suriname 1108Le long du fleuve

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 00:04


Ca y est, je commence à perdre le fil des jours. On est vendredi ?

 Mercredi donc, journée tranquille, je rejoins Sylvain au marché de Saint-Laurent pour manger un délicieux "rôti", poulet en sauce, que mon pantalon a particulièrement apprécié, pour l'anecdote. Sylcain me dépose ensuite au départ des pirogues pour Albina, au Surinam. Les piroguiers me sautent dessus, en 2 temps 3 mouvements c'est réglé, me voilà à traverser l'estuaire dasn une pirogue ou je commence par me fracasser le crâne tellement le toit est bas (c'est une pirogue à "toit"). maroni 0933A l'arrivée au Surinam, les piroguiers me harcèlent aussitôt pour repartir de l'autre côté, je file donc au plus vite dans les rues d'Albina. Sylvain m'a prévenu de la réputation un peu sulfureuse du bled, je suis donc un peu sur la défensive. La (les) langue est différente, un changement de rive et plus personne ne comprend ce que tu veux dire. Ville frontière, on trouve de nombreux supermarchés avec de tout, moins cher qu'en Guyane. A ce jeu, les chinois sont au top et tiennent la plupart des commerces de la ville. Heureusement, eux parlent un peu anglais et je réussis petit à petit à faire mes emplettes : hamac, moustiquaire, parapluie.

 Je passe également me renseigner au départ des pirogues pour remonter le fleuve.  Même chose, peu de piroguiers parlent français, mais je finis quand même par avoir une idée du tarif et de l’heure de départ le lendemain. Je reprends la pirogue pour revenir à Saint-Laurent et discute avec l’autre passager, un conducteur d’engins de Saint-Laurent, qui finit par me reconduire chez Sylvain avec sa voiture.

Sur place, c’est activité jonglage, une dizaine de personnes qui s’activent en musique. Sylvain part en répèt le soir et je papote avec Cyprien, un des colocs qui connaît bien le fleuve. Caro, une autre coloc, me propose de me déposer en ville tôt le lendemain matin.

Réveil 06h, je boucle mon sac, retire de l’argent en ville (il n’y a pas de banque sur le fleuve, tout juste une poste à Grand Santi), traverse le fleuve, direction la station Texaco au départ des pirogues pour Grand Santi et Maripasoula. A 07h sur place, 1h avant l’heure que m’avait dit un piroguier qui… n’est plus là. J’en avise un autre qui me dit qu’il part aussi à 08h. Je fais 2-3 courses au supermarché à côté en patientant. 09h, toujours pas de départ en perspective. Je demande confirmation à d’autres gars que cette pirogue part bien aujourd’hui tout en surveillant s’il n’y en a pas une autre qui s’apprête à partir. Mon piroguier et son équipe chargent tranquillement le bateau : une quinzaine de fût de 200L d’essence, des packs de sodas, sacs de riz, cartons divers… Ma patience subit un vrai test : à chaque fois que je fais signe à mon piroguier pour savoir quand on part, il me dit « dans 5 minutes ». Nous partons finalement vers  11H30, après qu’il ait pris une dernière bière… (bon j’exagère, il a bu moins d’un litre avant de partir)maroni 0937

L’équipe : le piroguier, un gars à l’avant dont le rôle sera de sonder ou aider à manœuvrer dans les rapides à la pagaie, et un jeune garçon qui va ré-équilibrer le chargement à la demande du piroguier, ou lui apporter à boire.

Les passagers : une jeune mère de famille et ses deux enfants, à l’arrière de la pirogue, et moi au milieu, assis à cheval sur un fût d’essence chauffé par le soleil, un sac de riz (très confortable, ça), 2 cartons et 3 packs de Coca.

Le fleuve, près de son embouchure, fait plusieurs centaines de mètres de large. Très vite, les habitations disparaissent et laissent place à la forêt. Tout au long du trajet, nous croiserons de petits villages ou simplement des petites maisons isolées. Le fleuve est, mis à part le village d’Apatou qui vient récemment d’être desservi par une route, le seul moyen de communication. Au lieu de voitures stationnées devant le garage, on voit donc des pirogues de taille variable amarrées devant les maisons. La nature est évidemment luxuriante.

Je tourne pour trouver un semblant de position confortable, en me protégeant du soleil avec mon parapluie. Le soleil tape néanmoins très fort et je réussis à faire une sieste en vrac sur la cargaison écrasé par la chaleur.

Passé Apatou, le fleuve laisse apparaître des premiers écueils et autres zones de bas fonds. Nous arrivons aux premiers rapides (on les appelle « saut » ici), ça commence à devenir plus sportif. J’essaie de repérer les techniques de navigation. Dans les zones de bas fonds, le gars à l’avant sonde avec une perche. maroni 0954Suivant de combien elle s’enfonce, le piroguier à l’arrière ralentit ou change de direction. Dans les rapides le « sondeur » s’en sert pour aider la pirogue à garder son orientation. Dans les gros « sauts », il sort la pagaie dans le même but.

Sauts et zone de calme s’enchaînent jusqu’à ce qu’en fin de journée, nous nous arrêtions sur la rive dans un petit village de 5 ou 6 baraques. La passagère me traduit ce à quoi je m’attendais : nous sommes partis trop tard pour rejoindre Grand Santi ce soir, il faut s’arrêter avant que la nuit ne tombe, rendant les passages des sauts trop risqués. Je suis ma foi ravi ! On nous indique un petit abri où installer nos hamacs. Femme et enfants iront dans une case, je reste avec les 2 piroguiers. Je teste mon premier montage de hamac sous l’œil amusé d’un des deux, au son du ragga qui vient de la micro échoppe au centre du village.

Nous sommes dans un petit village bushinengué, comme tout au long de la rivière. Ce sont des descendants d’esclaves ayant fui les plantations du Surinam, et ayant développé une langue particulière : pour une bonne partie, les mots sont issus de l’anglais comme « dringi » pour boire, mais d’autres mots sont issus du portugais, ou encore de langues africaines. La communication n’est en tout cas pas facile du tout, sauf quand un rastaman qui a l’air d’être le patriarche du village se joint à nous en parlant un peu de français.

A l’arrivée,  je viens de terminer ma bouteille d’eau et je crève de soif. Problème : pas d’eau en bouteille ici… On me propose une bassine avec de l’eau de pluie. C’est toujours mieux que l’eau du fleuve, je me résous à en boire un verre. J’imite ensuite les piroguiers et vais faire ma toilette au fleuve, j’en profite pour faire quelques brasses dans l’eau trouble (de toute façon, il fait nuit ça ne change pas grand-chose). Je paie ma tournée de bières en me disant que j’aurais peut-être mieux faire de ne boire que de la bière plutôt que l’eau de pluie. Oui mais voilà, c’était de l’eau que je voulais ! Nous mangeons ensuite ce que le « sondeur » a préparé, un poulet en sauce avec du riz, pour changer (délicieux quand même), puis allons nous coucher. Une fois le groupe électrogène arrêté, le village est complètement silen

maroni 0983

cieux et je m’endors avec les bruits légers de la forêt.

Je dors comme un bébé, mis à part en milieu de nuit, quand je me réveille et m’aperçois que mon hamac touche terre… Le nœud n’était pas assez serré, je peste après moi, mais je dois me lever pour le refaire. J’en profite pour voir quelques lucioles.

Avant l’aube, le réveil du piroguier sonne : du ragga à fond les ballons, il a certainement réveillé tout le village. Autant hier matin, il n’était pas pressé, autant ce matin il me fait signe de ne pas traîner. Et nous voilà repartis aux premières lueurs du jour. Les sauts sont de plus en plus techniques et nous talonnons plus d’une fois.

Au pied de l’un deux, le plus impressionnant, trois autres pirogues sont arrêtées. Nous faisons de même et nous mettons à couple. Le principe est simple : notre pirogue est trop chargée pour prendre le risque de passer. Du coup des pirogues du coin proposent de prendre une partie de la cargaison pour passer le saut. Et voilà comment en pleine rivière notre équipage transborde des fûts de 200L plein d’essence, à 2 la plupart du temps. Je propose mon aide, mais ils me font comprendre : chacun sa place, ça c’est notre taf. Bon en même temps, je n’arrive pas à marcher en équilibre debout le long de la pirogue, alors porter des charges lourdes… En 20 minutes, le tiers de notre cargaison est passé dans la pirogue d’à côté, ainsi que femme et enfants. C’est parti pour le saut ! Celui-ci est assez compliqué à négocier mais, en nous y prenant à deux fois, nous réussissons à le passer. Ouf ! Tout de suite après, nous récupérons notre chargemen t et c’est reparti.

Nous arrivons à Grand Santi vers 08h30. Eux continuent plus en amont sur le fleuve et ne traînent pas. Première constatation : Grand Santi, c’est pas une capitale ! Mais bon, mairie, poste (principalement pour recevoir le courrier, et encore, juste les lettres), et gendarmerie quand même. Je profite de celle-ci pour demander quelques renseignements, mais surtout rendre visite aux WC, une digestion moyenne, consécutive probablement à l’eau d’hier soir… Après avoir papoté avec les gendarmes qui me racontent leur vie ici, je pars acheter un billet d’avion retour pour le soir, puis vais me balader. Je trouve un « chantier naval » et rends donc une visite professionnelle à trois hommes qui achèvent la construction d’une pirogue, en bois d’angélique me disent-ils. Tellement plus bucolique que l’acier !

Plus loin, je papote avec deux petits garçons. Le père de l’un d’eux est piroguier, et celui de l’autre travaille dans la forêt. Je demande innocemment s’il coupe du bois. « Non, il cherche de l’or ». L’orpaillage est très répandu dans la zone, en attestent les nombreuses installations flottantes sur le fleuve ou les saignées que je verrai plus tard de l’avion.maroni 1008

De manière générale la communication est plus facile avec les enfants : eux apprennent et pratiquent le français à l’école, ce qui n’est pas le cas de leurs parents.

Après quelques heures de balade, je prends la direction du minuscule aéroport, construit depuis un an. La chaleur est étouffante à l’intérieur des terres : 36°C. Je papote avec une équipe de psychologues scolaires de Saint-Laurent qui sont venus en mission à Grand Santi pour la semaine. Pour l’enregistrement, bagages ET personnes sont pesés. L’avion arrive à l’heure, et je reconnais le pilote : c’est un des potes de Cassandre de Cayenne. Nous discutons un brin, mais pendant ce temps, problème : 18 personnes pour 17 places. Du surbooking, mais involontaire, m’explique-t-il : une erreur dans le décompte par le personnel au sol… Finalement une personne se porte volontaire pour partir à Cayenne un peu plus tard, et nous pouvons partir pour Saint-Laurent. Le vol offre une vue magnifique sur l’immensité de la forêt. Arrivée sans encombre, sur une piste en herbe. Je rentre directement à pied chez Sylvain, ravi de ma petite expédition à Grand Santi.

 

Toutes les photos du Maroni sont dans un album dans la colonne de gauche

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 16:23

Départ de Cayenne aujourd’hui. Enfin, si j’ai mon visa…

J’appelle en vain le consulat, pas de réponse. Je rassemble mes affaires et, après un dernier déjeuner avec mes hôtes que je remercie chaleureusement pour l’accueil, c’est parti. Marc m’emmène au consulat et je me présente au guichet. « Vous avez le reçu ? » Hum… qu’est-ce que j’en ai fait ? Après quelques minutes stressantes où je sens le coup venir de devoir repayer les 40€ du visa, je mets finalement la main dessus. Et hop, je récupère mon passeport avec un beau visa d’une page. Direction le Surinam !

Guyane 0927

Je rejoins la gare routière, enfin plutôt le parking d’où partent les taxis collectifs pour Saint-Laurent du Maroni. Le principe est simple : tu arrives, s’il y a plusieurs camionnettes qui partent pour la même destination, tu vas vers la plus remplie, et tu attends ensuite sagement que le véhicule soit plein. Après une heure d’attente, nous voilà partis. Enfin, on s’arrête prendre une brésilienne et son bébé, un petit quart d’heure d’attente, et c’est vraiment parti. Non, un couple doit passer chercher ses bagages dans un quartier un peu à l’écart de la route. C’est ce qu’ils disent au chauffeur du moins. Nous voilà donc dans les fins fonds d’un quartier de Cayenne. Le chauffeur ne pensait pas que c’était aussi loin et commence à râler. Le couple descend chercher ses bagages dans leur maison. 15 minutes plus tard, ils y sont encore. Le chauffeur n’en peut plus et descend voir ce qui se passe : les bagages n’étaient pas prêts …  C’en est trop et le chauffeur dépité plante le couple sur place. Ca fait ¾ d’heure que nous sommes partis et nous sommes toujours à Cayenne…

Sur la route, nous traversons des marais, savanes, forêts au son de la musique caribéenne. A la nuit tombante, contrôle de police + douane. Fouille de mon petit sac sur les valises des autres passagers, mais les douaniers se découragent devant la taille de mon gros sac. Changement de taxico à Iracoubo, et traversée de forêt. Il n’y a quasiment plus personne sur la route. Le chauffeur appelle le contact que j’ai à Saint-Laurent pour plus de précisions sur l'endroit où me déposer et me laisse sur le bord de la route en pleine nuit à l'entrée d'un chemin. Quelques mètres plus loin, j’arrive chez Sylvain, qui est en colocation avec plusieurs autres dans une maison à l’écart de Saint-Laurent.

Des potes à lui arrivent en même temps, c’est soir de répèt, et me voilà une guitare à la main à jouer avec eux. Excellent ! Je ne pouvais pas rêver mieux ! Après la répèt, Sylvain me demande : « Tu viens de chez Theo à Cayenne alors ? » Heu… non ! Petit doute : suis-je bien chez celui chez qui je dois être ?! « Je suis un pote d’Emily, en métropole ! » « ha ouuui c’est vrai ! » Il y a pas mal de passage dans la maison, et du coup il a eu tendance à se mélanger les pinceaux, d’autant qu’il est fatigué.

Guyane 0928

Myriam, une des colocs , me montre comment fabriquer des « pièges à rêves » traditionnels d’Amérique du sud, puis je vais me coucher dans un lit suspendu sur la terrasse, sous moustiquaire, dans la douce fraîcheur de la nuit.

Guyane 0929

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 05:51

Ce matin, je me réveille avec la ferme intention de me bouger. Bon, en pratique il est midi quand je quitte la maison. Je reprends donc mes habitudes de l’année dernière, à savoir partir me balader à l’heure la plus chaude de la journée. 33°C à ma montre quand même (merci les nazairiens !), avec le soleil qui me tombe dessus à la verticale, pas de vent… Mais la motivation est là ! Je marche le long des routes dans différents quartiers de la banlieue de Cayenne. Les villas luxueuses succèdent aux quartiers pauvres, avec leur construction de bric et de broc (planches, tôles…). C’est assez hallucinant de voir comment les communautés et niveaux de vie se côtoient à quelques mètres près.

Sunfish

Je me retrouve à longer une route sans habitations, les voitures passent vite et près, bref, pas le bon spot. J’arrive à un carrefour où j’avise une petite enseigne, le Sun’fish, avec une terrasse à l’ombre. Rhhaah trop bien, je m’installe et commande une boisson fraîche et un plat de poisson frit. Nous sommes trois clients à profiter de l’ombre et de l’accueil extrêmement sympa et attentionné. La petite fille d’un des deux hommes qui tient le resto s’amuse avec ses feutres en jouant avec comme si c’étaient des personnages. Le plat est bon, avec une sauce chien (je ne sais pas ce que c’est mais c’est bon et frais), et un petit piment frais qui déboîte la face mais que je mange avec plaisir (une petite pensée pour toi FX). Je papote avec le serveur et le cuistot avant de reprendre la route.

Pour évitestuaire2er de marcher le long de la N3, je tente le stop. 2 secondes le pouce en l’air, et, incrédule, je vois  la toute première voiture s’arrêter à mon niveau ! Une infirmière de l’hôpital qui va partir pour le même type de voyage dans 6 mois. Elle fait un détour pour me poser au port de commerce et me voilà de nouveau plein soleil. L’accès au port est fermé, dommage, j’aurais bien voulu réparer un bateau. Le port est situé dans l’embouchure d’un fleuve, et de l’autre côté, on voit la mangrove et la forêt, rien d’autre.

arbres

Je longe la côte par une belle petite route avec quelques plages, puis arrive au fort Diamant,  un fortin du 19èmeconstruit pour lutter contre les invasions portugaises. De là part un sentier indiquant le lac de Rorota, indiqué à 45 minutes. Je regarde l’heure, presque 16h, ça le fait encore avant que la nuit ne tombe. Le sentier, sans être très emprunté, est correctement marqué. Je suis seul au milieu de bruits d’oiseaux, d’insectes et … ça c’est plus gros qu’un oiseau ! J’entends des bruits de feuilles, mais pas possible de voir ce que c’est. J’entends alors des bruits de singes, pas de doute. Mais ce ne sera pas pour cette fois que je les verrai. Je continue mon exploration, toujours pas de lac, pourtant je marche vite. Je finis par déboucher sur un gros sentier où je croise un couple avec un bébé, puis des joggeurs. Nettement plus emprunté ce chemin ! Je longe enfin le lac, une petite retenue d’eau. Belle vue surplombant les plages, et redescente par cet autre chemin.

plage

Je reprends la route,  et au bout de quelques kilomètres, un scooter s’arrête à ma hauteur : « vous allez où ? ». En fait c’est un gars que j’ai orienté dans Cayenne il y a quelques jours et qui m’a reconnu. Me voilà casque sur la tête à l’arrière du scoot, et quelques minutes plus tard devant la maison. Impeccable, j’arrive peu avant la tombée de la nuit. J’aurai marché 18km aujourd’hui, plus du stop et du scoot, ça fait une belle boucle !

Je suis très content de ma petite expédition du jour, un bon échauffement avant d’attaquer la route. Demain ? on verra si j’ai mon visa…

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 02:15
Toujours à Cayenne.Guyane 0889
Bon ça commence à me démanger de prendre la route, j'attends toujours le visa pour le Surinam qui me permettra de bouger vers l'Ouest. En attendant je continue de me reposer, petites balades, petites animations, et petites baignades.
En vrac : soirée à Cayenne vendredi soir avec Cassandre, un des contacts "pote de pote" que j'ai récupéré avant de partir. On rejoint après manger (un petit bouiboui brésilien, grmblmiam) des potes à elle (dont des pilotes d'Air Guyane,des petits coucous 20 places). Après un ou deux coups, nous voilà partis en boîte ! Je réussis à entrer en tongues/bermuda/ T-shirt, en me mêlant au groupe. L'ambiance en boîte n'est pas sans me rappeler des souvenirs de Port-Gentil : un mélange de locaux, de "métros", de militaires en goguette et de "petites" qui dansent devant le miroir. Je ne suis quand même pas très à l'aise, attifé comme je suis, et je finis par rentrer.
Guyane 0829
Ci-dessus une habitante du carbet de la maison (sorte de petit préau)
Lendemain matin, je vais à Cayenne en bus local, direction le marché. haaaa le marché que j'aime ça. Je me balade entre les stands de fruits inconnus, et me fait un café marché tout seul ! Au menu poisson banane piment grmblmiam ! Petit changement climatique : il pleut des trombes. Je ne m'attarde donc pas à écumer les rues de Cayenne, retour en bus, 500m jusqu'à la maison, je suis intégralement trempé ! Quand il pleut ici, ça ne rigole pas !
Le soir, je vais voir avec mes hôtes une performance d'un artiste peintre graffeur local, puis retour au bercail
Ce matin, direction Kourou. Pas de décollage de fusée en perspective, mais un évènement local : Les Maîtres de la Pagaie. C'est une sorte de championnat de courses de pirogues rassemblant quelques unes des diGuyane 0843fférentes communautés de la Guyane. L'ambiance et le spectacle sont au rendez-vous, ainsi que le soleil, qui tape trèèès fort aujourd'hui. Quelques autres animations également, dont une belle démonstration de caillepouerra. (J'apprendrai l'orthographe exacte de ce mot au Brésil). A part ça, la ville de Kourou est bizarrement tournée vers l'aérospatiale, et donc beaucoup d'entreprises de ce secteur, de radars immenses. Mais je ne verrai pas la fusée de Tintin.
En rentrant, baignade obligée, j'ai pris le soleil toute la journée. Je me motive cependant pour retourner faire une petite balade en forêt, histoire de suer tout mon possible.
Pour finir, une photo de la grosse tortue sauvage qui squatte le jardin. Une sorte de dinosaure de 40cm de long, 15 de haut.Guyane 0824
 
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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 00:42

Guyane 0807

Pas grand chose aujourd'hui ! Une journée à ne rien faire, se reposer, compter les gouttes de sueur (2743 pour être précis), faire un plouf dans la piscine, bouquiner, causer à une petite tortue venue me rendre visite (sans doute a-t-elle reconnu en moi un pote). Je profite du confort et du temps pour me reposer, ce que je n'avais pas fait depuis... heu... longtemps. En quelque sorte je recharge les batteries avant d'entamer mon périple.
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Une petite marche quand même, histoire de découvrir un peu la forêt, par un petit sentier qui grimpe à un petit mont en bord de mer. Déjà des sensations de jungle, les oreilles aux aguets à l'affût de bruits inconnus, des arbres étranges...
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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 03:16

Réveil au chant du coq vers les 06h00, et oui que voulez-vous, je suis toujours aussi matinal.

Guyane 0781Je profite de la voiture de Marc qui part bosser à 07h dans le centre de Cayenne. Je me balade dans les rues, au hasard. Il fait déjà chaud, il faut viser les trottoirs à l'ombre. Les commerces ouvrent petit à petit, mais ce n'est pas la foule.

Je vais ensuite au consulat du Suriname pour faire ma demande de visa. Une vingtaine de personne attendent dans une petite salle. Un homme au guichet, qui fait tant bien que mal régner l'ordre : "il faut remplir toutes les cases de la fiche, c'est pas la peine de venir sinon" ; "attendez votre tour madame" ; "éloignez-vous du guichet, pour des raisons de confidentialité" (en pratique tout le monde entend les discussions au guichet) ; "il vous manque tel document, il faudra revenir, et oui que voulez-vous c'est comme ça l'administration"... Bref, pendant une heure et demi je prends ça comme un spectacle, qui me fait beaucoup rire. J'ai tout mon temps... Autre gag : il rappelle à tout le monde que depuis le 1er janvier, les espèces ne sont plus acceptées. Seulement paiement par carte. Des gens sortent, ils n'ont pas de carte. Il faudra revenir. Mais... l'appareil tombe en panne ! Il sort de son guichet pour faire une annonce dans la pièce : "exceptionnellement ce matin, nous ne pourrons prendre que des paiements en espèce". D'autres gens sortent pour aller en chercher au distributeur. Arrive mon tour. Il me demande en blaguant (?) de l'argent pour découper la photo ("ce n'est pas mon boulot, vous comprenez !") mais lGuyane 0793e fait quand même, avant de critiquer ma photo : "chemise blanche sur fond blanc, ce n'est pas réglementaire !" Je lui explique tranquillement que c'est une photo faite par un photographe agréé, et que la photo est également acceptée par les autorités françaises : c'est celle qui a servi pour mon passeport ! Je pense qu'en fait il s'amuse.

Lundi étant férié au Suriname, il faudra revenir mardi pour chercher le visa. On verra bien...

Je retourne me balader, cette fois j'essaie d'aller voir la mer. Sur le plan, elle est toute proche. Oui mais voilà, la mangrove a depuis poussé, et les bancs font maintenant face à une forêt. On distingue le bruit des vagues à plusieurs centaines de mètres, mais on ne voit rien.

A midi, déjeuner et sieste chez Marc et Marie, puis, restant sur ma faim de ce matin, je file faire une balade au bord de la mer. Je finis par la trouver au bout d'une petite ruelle qui débouche sur la plage. Aaahh enfin ! Je marche les pieds dans l'eau tiède et trouble (les eaux des fleuves adjacents sont trop limoneuses pour être turquoise...). Baignades dans les rouleaux, il fait beau et chaud, la côte fait un peu cliché avec ses cocotiers... Ca sent bon les vacances !

Guyane 0790

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