/fdata%2F4889064%2Favatar-blog-1256195416-tmpphpBbcewB.jpeg){kind=avatar}
9 juin, Ilanka
Objectif du jour : rentrer en stop à Yakutsk
Sergueï a quelques courses à faire à Ulukhanan, je profite donc de l’occasion pour me faire déposer avec mon sac à dos.
Je fais du stop devant un vague abribus, mais mon seul succès est un camion qui va dans l’autre direction, qui s’arrête spontanément. En sortent deux loustics qui sentent la bière à plein nez et qui s’assoient avec moi en me racontant plein de choses en russe. Je soutiens comme je peux la conversation… Deux autres types leurs crient dessus de loin et viennent nous voir. Pas l’air commodes… Vont-ils se taper dessus ? Dois-je détaler ? Je reste zen et souriant, et les deux nouveaux finissent par serrer la main de leurs « potes ». Je tends la mienne et me prend un vent par l’un des types. Je m’aperçois qu’il n’a plus de doigts. Ceux-ci ont sans doute gelé pendant l'hiver... Mes deux acolytes lui expliquent qui je suis, ce que je fais là (enfin j’imagine), et il accepte finalement de me serrer la main. Au bout de 5 minutes, ils en ont finalement marre que je ne comprenne rien et finissent par me laisser.
Tout ça ne m’a pas fait avancer, et ça fait une heure que je poireaute. Je décide de partir à pied tenter ma chance à Bougouniakhtakh, le prochain village. Seul détail, je ne sais pas exactement à quelle distance c’est… Une vingtaine peut-être ? Je verrais bien !
Je marche à bonne allure pendant quelques kilomètres et profite encore de la taiga. J’ai maintenant en mémoire ce que m’a dit Serguei quand je suis rentré de ma ballade hier soir : faire attention aux ours qui sont nombreux dans le coin !
Deux voitures passent sans s’arrêter. Au bout de 6 ou 7 kilomètres, un 4*4 s’arrête. « Bougouniakhtakh ? » « Da, da ! ». Discussion classique : t’es qui ? tu viens d’où ? tu vas où ? mais qu’est-ce que tu fais là ? Mes 2 sauveurs vont à Yakutsk ! Impeccable ! un coup de pouce de 130km. Un petit détour professionnel pour regarder des troncs d’arbre : ils travaillent pour la compagnie d’électricité de Yakutsk et viennent prospecter le bois pour fabriquer des poteaux électriques.
Au passage, j'apprend que les vaches passent l'hiver à l'étable en bois, sans chauffage. Elle résistent à -50°C dehors seulement en restant serrées les unes aux autres. Résistantes les bêtes !
Je regarde les bornes kilométriques à l’arrivée à Bougouniakhtakh. En fait de 20, c’était plutôt 32km qui m’attendaient… Le conducteur ne ménage pas sa monture et nous filons à parfois 100km/h sur la piste ou route défoncée. Tout ça me berce et je finis par roupiller confortablement, qui l’eut cru ? Deux heures plus tard, je suis à Yakutsk, tout content de m’en être sorti pour pas un rond.
