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-15 degrés en France, 35 ici... Une pensée pour vous tous !
Je n'ai toujours pas repris la route et profite de la famille entre Santiago et Buenos Aires, d'où une certaine inactivité sur le blog, d'autant que mon ordinateur me joue des tours.
Retour sur le mois de décembre, après une nuit blanche de fête à Coyhaique, en Patagonie chilienne, avec la Christmas Team (voir récit ici)
Coyhaique, 25 décembre
Toute la bande se retrouve au seul resto ouvert sur la place des armes. Tout le monde est prêt à reprendre la route vers le Nord. Nous avons le même objectif : Puerto Puyuhapi, quelques centaines de kilomètres plus loin. Nous prenons un snack, astiquons notre pouce et partons stopper les uns après les autres, en cette chaude journée de Noël. Nous marchons 2 kilomètres vers un carrefour au Nord de la ville quand Veronica, deux cent mètres derrière nous arrête une voiture. Elle nous fait signe : il y a de la place pour trois ! Nous tassons les sacs dans le coffre d’un gros 4*4 type Landrover et nous voilà partis ! Inespéré !
Nos conducteurs sont deux hommes âgés, ils peuvent nous amener 150km plus loin environ, soit les deux tiers du chemin jusqu’a Puerto Puyuhapi, notre destination. Impeccable ! De nouveau, nous traversons des paysages montagneux superbes, quoique moins sauvages qu’avant Coyhaique. La conversation est facile avec les deux hommes, drôles et cultivés. Nous apprenons que notre conducteur est plus ou moins l’inventeur de la pilule du lendemain ! Rencontre improbable au fin fond du Chili...
Comprendre l’espagnol après une nuit blanche s’avère épuisant : je suis rattrapé par le sommeil, suivi par Fabrice. Nous nous arrêtons à Villa Amengual, un tout petit bled en bordure de route, pour que les deux hommes puissent faire quelques courses. Quelques kilomètres plus loin, nous sommes arrivés : 3 maisonettes le long de la route, point barre. Nos chauffeurs viennent passer quelques jours dans l’une de ces cabanes, et nous proposent de monter la tente dans leur jardin le soir si jamais nous ne parvenons pas à décoller. Sympa ! Mais c’est le milieu de l’après-midi, nous devrions quand même nous en sortir ! Nous les remercions chaleureusement et allons nous poster au bord de la route. L’attente commence...
. A l'écoute de la route pour repérer la prochaine voiture...
3 ou 4 véhicules passent en deux heures, mais ne s’arrêtent pas. Nous faisons passer le temps en prenant quelques photos au milieu de la route, ou en observant la faune locale. Où peuvent être à cette heure nos 4 compères de la nuit passée ? Devant ? Derrière ? Toujours coincés à Coyhaique ?
. D'autres photos disponibles dans l'album 70-Carretera-Austral-partie-2
Un véhicule à l’approche, il ralentit et s’arrête ! Oui ! Nous apercevons les 2 polonaises à l’arrière de la voiture, pleine à craquer. Pourrons nous rentrer ? L’espoir est de courte durée : le conducteur ne s’est en effet pas arrêté pour nous, mais pour lui et sa famille ! Ils viennent passer la nuit dans une des trois maisons qui loue quelques chambres, Aga et Sofia se font donc déposer exactement au même endroit que nous, au milieu de nulle part !
Nous nous racontons nos aventures en attendant la prochaine voiture. Nous sommes installés à l’ombre d’un arbre, légèrement à l’écart de la route, de manière à ne pas effrayer les rares voitures avec nos 5 sacs a dos. Celles-ci sont de plus en plus rares, et nous sommes presque surpris quand il en arrive une. La nuit approche et nous commencons à perdre espoir. Les filles, qui n’ont pas de tente, vont demander s’il y a des lits disponibles, ce qui est le cas. Au moins personne ne dormira à la belle etoile sur le bord de la route, c’est dejà ça.
Fabrice sort le réchaud et nous partageons nos sachets de nourriture lyophylisée, accompagnés de soupe en sachet : un grand moment de gastronomie ! Un bruit de moteur dans la nuit ? Une dernière chance avant d’abdiquer et de monter la tente ? Je me précipite, et... la voiture s’arrête !!! Inespéré !!! Je suis vite refroidi en constatant que la voiture est pleine, puis en discutant avec le conducteur : celui-ci s’est inquieté de me voir faire du stop à cette heure tardive et s’est arrêté pour me conseiller de tenter plutôt ma chance demain, le prochain village étant 80km plus loin... Merci pour l’information ! Nous le savions déjà... Mais bon merci quand même pour s’être arrêté et inquieté de notre sort...
Forfait donc pour aujourd’hui, après 150km parcourus. Nous montons la tente dans le jardin de la troisieme maison, dont la propriétaire nous a proposé d’utiliser la salle de bains, et allons nous coucher, pour la première fois depuis deux jours...
