La Christmas Team à Puyuhapi

La Christmas Team à Puyuhapi

Middle of nowhere, Carretera Austral, 26 décembre

Réveil à 07h30 pour être prêts à stopper le plus tôt possible : étant donné la fréquence de passage des voitures, nous ne voulons pas rater la moindre chance d’être pris.

La tente est vite séchée et pliée, et nous nous retrouvons tous les cinq au bord de la route. Pour changer, pas de voitures à l’horizon. Nous sommes sur le point d’accepter la proposition de petit déjeuner de nos conducteurs d’hier et de leur voisine, quand une petite camionette apparaît et s’arrête ! Mieux : elle accepte de nous prendre tous les cinq à l’arrière !!! En moins de deux, sacs à dos, polonaises, francais et argentine grimpent dans la benne. Cheveux au vent, l’heure est à l’euphorie ! Nous avons enfin réussi à décoller !

Le trajet sera de courte durée, 25 petits kilomètres qui ne nous amènent toujours pas où nous voulons, mais, c’est toujours ça de pris et c’est bon pour le moral ! La camionette nous dépose au carrefour pour Puerto Cisnes, où le conducteur se rend. Un abri de bus en signe de civilisation…

Nous nous installons, sortons le réchaud pour faire une tournée de café quand nous apercevons une silhouette qui sort des fourrés légèrement après le carrefour : un stoppeur probablement… Une des polonaises va le saluer et revient avec… Paul !!! Notre compagnon de voyage depuis l’Argentine ! La Christmas Team est presqu’au complet ! Ne manque plus qu’Andreï, the Russian Legend ! Paul est tout aussi surpris que nous et nous nous empressons de nous raconter nos histoires respectives. Le pauvre n’a pas dormi de la nuit : il s’est fait héberger par une famille de mineurs chiliens qui l’ont réveillé tout au long de la nuit pour le faire boire (résumé dans les très grandes lignes de l’histoire de ses dernières 24 heures, pour plus de détails, demander à l’intéressé).

Les voitures sont toujours aussi rares, et nous avons le temps de faire un semblant de toilette dans le torrent. Un couple de stoppeurs israéliens se fait déposer au même endroit que nous. Nous voilà donc huit à tenter notre chance pour quatre voitures à l’heure… Echec, autre échec, etc… Soudain, un bus ! Nous l’arrêtons, nous renseignons sur le prix, et choisissons la facilité : pas facile de faire de l’auto-stop à 6 ! Nous levons le camp et nous installons dans le bus, pour une nouvelle traversée de paysages somptueux. Nous rejoignons la mer pour la première fois depuis trois jours, avant d’arriver enfin à Puerto Puyuhapi, charmant petit village au fond d’un fjord.

Nous nous mettons en quête d’un hébergement quand nous rencontrons… Andreï, bien sûr !!! Il a réussi à arriver ici la veille, remportant donc le petit concours de stop improvisé à Coyhaique. Et d’après lui, il y a encore de la place à l’endroit ou il est hébergé. Nous verrons ca après, il faut célébrer ces retrouvailles de la Christmas Team au grand complet ! De plus, la faim se fait sentir ! Pour Fabrice et moi, le dernier vrai repas remonte à près de trois jours... Nous trouvons donc un petit restaurant et nous installons tous les sept. L’ambiance est excellente et nous décidons d’aller visiter ensemble l’après-midi le glacier suspendu du parc national Queulat.

La maison où Andreï est logé dispose pile du bon nombre de lits pour tous nous héberger, et de plus le propriétaire peut nous emmener, moyennant finance, à l’entrée du parc national. Nous partons donc en fin d’après-midi dans son van, longeons le fjord et arrivons au parking du parc.

Après la traversée d’un petit pont suspendu, le sentier nous amène au bord d’un lac d’où nous découvrons la vue sur cet incroyable glacier.

Fabrice, Veronica et moi décidons de grimper jusqu’à un belvédère indiqué sur le dépliant fourni à l’entrée. Sans nos habituels fardeaux, nous sommes très en jambes et grimpons à toute allure dans la forêt. Au bout d’une heure nous arrivons tous les trois en nage au promontoire, magnifique point de vue.

A peine le temps de finir la gourde d’eau, de prendre quelques photos que nous redescendons : il nous reste une demi-heure pour être à l’heure fixée par notre conducteur. Ce que nous faisons en dévalant le sentier dans le sous-bois humide, avec quelques sensations de glisse au rendez-vous... Nous arrivons finalement à l’heure à la minute près, retrouvons nos potes, et sautons dans le van. Nous crevons de soif et notre conducteur finit par trouver une petite cascade en bord de route où nous pouvons nous désaltérer. Nous rentrons ensuite tranquillement à Puyuhapi, sous le soleil couchant.

Nous faisons quelques courses pour nous faire à manger le soir et arroser le tout de bières, vins et pisco chiliens. La soirée est énorme, des fous-rires en pagaille, la Christmas Team est dans la place ! A la demande du propriétaire, nous migrons au bord du fjord pour terminer la soirée, la bonne occasion pour quelques figures de style : perdre sa chaussure dans un fossé boueux, se rouler littéralement de rire par terre, s’asseoir dans une flaque, essayer de marcher sur l’eau si tranquille... (les noms ne sont évidemment pas précisés...). Nous nous couchons tard dans la nuit, mais demain une nouvelle journée de stop nous attend...