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Chaiten, 29 décembre
Réveil légèrement embrumé, je prépare le petit déjeuner (café et purée d’avocats) pendant que Fabrice fait les sacs (qui a dit : un vrai petit couple ???) et nous rejoignons le minibus pour le départ. Au passage, nous obtenons enfin l’explication à toutes ces informations incohérentes sur les horaires de bus que nous avons reçues tout au long de la Carretera. La compagnie principale de bus a fait faillite il y a deux mois, et donc il y a ceux qui le savent et les autres !
De la route nous pouvons observer l’impact de l’éruption sur la végétation aux alentours du volcan. Après quelques kilomètres, nous arrivons à un embarcadère d’où nous pouvons observer quelques loups de mer (des jeunes, une fois n’est pas coutume).
Nous faisons connaissance d’Emmanuel, un soldat de la marine chilienne qui travaille à la reconstruction de Chaiten. Le gaillard est sympathique comme tout et nous passerons toute la journée avec lui. La traversée est superbe, animaux marins de toute sorte s’amusent autour du bateau, sous un ciel une nouvelle fois limpide.
Nous reprenons la route pour une traversée de péninsule et de nouveau, embarcadère, cette fois pour une traversée de 4 heures ! Nous avons le temps... Je tiens une forme olympique : les paysages sont merveilleux, l’air pur, les gens gentils, le ciel bleu, etc...
Progressivement, Fabrice, Emmanuel et moi installons notre camp à l’avant du bateau, où nous buvons du pisco, papotons, buvons du pisco, jouons de la guitare, buvons du pisco, regardons le paysage splendide, buvons du pisco, et finalement faisons la sieste sous le soleil qui tape fort.
Je tiens une forme nettement moins olympique après 4 heures de traversée ! Nous pouvons néanmoins prolonger la sieste sur la route, nous ne voyons en effet absolument rien, car nous sommes coincés derrière un camion qui dégage un nuage de poussière qui rendrait jaloux le volcan Chaiten susnommé.
Après quelques dizaines de kilomètres à ce rythme, nous arrivons à l’embarcadère pour la dernière traversée de la journée. Le camion en question transporte des alevins de saumon ; la pisciculture est en effet l’activité principale du coin. Cette dernière traversée nous offre un coucher de soleil splendide en direction de l’Ouest (si, je vous jure, c’est pas parce qu’on est dans l’hémisphère Sud que tout est inversé !). Ça sent la fin du voyage pour Fabrice, et nous philosophons sur le dernier tronçon de route qui nous amène à Puerto Montt dans la nuit.
Quel choc de voir une vraie ville après trois semaines de paysages déserts ! De plus, une équipe chilienne a gagné la Copa Sudamericana, et nous restons bloqués pendant 20 minutes au milieu des supporters. C’était de toute façon fichu pour attraper un bus direct pour Santiago, étant donné l’heure tardive. Emmanuel nous envoie en taxi chez son cousin, qui vient d’ouvrir une petite pension. Nous sommes reçus à bras ouverts par une famille adorable, mais il nous ne tardons pas à sortir : Fabrice a faim !!! Nous attrapons un taxi collectif qui nous dépose près de la place principale. Les distributeurs automatiques autour de la place sont vides et en en cherchant un, nous faisons la connaissance de deux chiliens avec qui nous finissons par aller manger dans un fast food un énooorme sandwich qui nous cale complètement.
Après cette incroyable mais éprouvante traversée de la Carretera, nous sommes cuits, et nous nous contentons d’une bierette pour fêter ça. Il est tard de toute façon et demain, nous nous levons à 06h pour essayer d’attraper un bus pour Santiago.
