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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 20:29
Christmas team : vers la fin de la Carretera Austral

La Junta, 28 décembre

 

 

Le réveil sonne à 05h. Sofia est encore frigorifiée et hérite des pulls et polaires de tout le monde. Fabrice a lui pris un peu d’humidité dehors, mais trois fois rien pour un grand gaillard comme lui. Nous ne traînons pas, les affaires sont vite pliées et nous sommes prêts en une demi-heure. Nous nous installons tous les 6 près de la station service, le temps de partager un café. Puis nous répartissons les équipes : les polonaises, Fabrice et moi, Paul et Andreï. L’attente commence...

 

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Nous arrêtons un premier véhicule qui dispose d’une place. Ce sera pour Paul, mon Fabrice ne vas pas me lâcher comme ça, avion à prendre ou pas ! Le temps est cette fois-ci tout bonnement incroyable, surtout pour cette région pluvieuse : pas un seul nuage ! Les polonaises réussissent à se faire prendre, ça enchaîne ! Fabrice met tout son coeur à l’ouvrage, on le sent réellement motivé pour rentrer en France ! (voir vidéo)

 

 

Un couple d’israéliens nous rejoint sur le bord de la route et nous partageons un café avec eux. Fabrice s’est repris et est maintenant posté à la station service, moi un peu plus en arrière après une intersection, quand je le vois arrêter une voiture. Oui !?!? Apparemment non ! La voiture s’est arrêtée pour déposer un passager et s’arrête là. Tant pis ! J’aperçois Fabrice discuter et rire avec ce qui s’avère être une passagère : Veronica ! Elle est extrêmement surprise : nous sommes partis presqu’un jour avant elle et elle nous a rejoint ! Ca fait effectivement 20 heures que nous sommes coincés ici... Nous lui contons les aventures du reste de la Christmas Team. De son côté, elle s’est fait prendre en stop à Puyuhuapi ce matin par un homme dont le fils de 10 ans s’amusait à tirer des oiseaux à la carabine depuis la voiture ! Tout va bien !

 

Pour Fabrice et moi, il n’y a plus le choix. Si nous ne décollons pas aujourd’hui, il peut louper son avion. Nous décidons donc, une fois encore, de solliciter un habitant pour nous amener, contre monnaie sonnante et trébuchante, jusqu’à Chaiten, dernière bourgade d’importance sur la Carretera. Nous proposons à Veronica, Andreï et aux deux israéliens de partager les frais jusqu’à l’embranchement pour l’Argentine, où tous se rendent, et où ils pourront trouver plus facilement bus ou voitures. Ca marche pour eux ! Andreï et les israéliens restent néanmoins à tenter leur chance, pendant que Fab, Vero et moi partons au resto en attendant le départ.

 

CT602

 

24 heures plus tard, nous finissons par décoller de La Junta. Paysages de nouveau superbes, on s’y habituerait, mine de rien ! Nous déposons nos compères à l’embranchement pour Futaleufu et l’Argentine et nous disons de nouveau au revoir. Peut-être nous reverrons nous à Santiago ? La route continue, avec quelques glaciers, lacs et fjords, et nous arrivons enfin à Chaiten, bourgade récemment dévastée par une éruption volcanique. La ville est en reconstruction, tandis que les habitants reviennent y habiter après quelques années d’exil. Une ambiance légèrement post-apocalyptique... L’eau courante et l’électricité y ont été rétablis il y a deux mois...

 

CT604

 

Nous allons directement au minuscule bureau pour obtenir la précieuse information : demain matin, un bus part en direction de Puerto Montt ! De là, une douzaine d’heure de bus (trois fois rien) jusqu’à Santiago et c’est gagné ! Nous trouvons une petite pension où nous posons les sacs, puis partons faire quelques courses et explorer la ville. L’accumulation de cendres en amont de la ville a provoqué une inondation, détruisant la moitié de l’agglomération et la séparant en deux. Pour l’histoire complète, voici les liens wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chait%C3%A9n_(volcan)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chait%C3%A9n

 

 

Auprès de cette nouvelle embouchure, les traces du désastre sont encore visibles.

 

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Le soir, nous faisons le tour de la ville pour trouver... un seul restaurant ouvert. A l’intérieur, dans une grande salle, 6 clients dont deux touristes... Paul ? les polonaises ? et bien cette fois non ! Tandis que nous mangeons, la petite fille du patron vient nous faire la conversation et nous apporte quelques pierres issues de l’éruption. Nous discutons ensuite avec le patron qui nous raconte avec beaucoup d’émotion son histoire, l’éruption, la déclaration de «ville morte» par le gouvernement, la lutte des habitants pour y revenir, les conflits d’intérêt...

Nous terminons la soirée dans notre pension en compagnie d’une bouteille de pisco et de deux français qui s’apprête à attaquer la Carretera par le Nord

 

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                              Au fond, le magnifique volcan Corcovado

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