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Après une matinée de loose complète, je me pose dans le hall de l’hôtel et m’endors une petite heure.
Je me réveille en ayant les crocs. Voilà ce qui va me remettre d’aplomb : une bonne bouffe ! En plus je sais que Sokcho est connu pour ses poissons et fruits de mer. Je demande au gérant de l’hôtel où se situe le port de pêche et les petits restaus qui vont avec. Mince, j’avais oublié qu’il ne parle pas un mot d’anglais. Pas de souci, il appelle un service de traduction téléphonique, et je fais ma demande auprès de l’opératrice qui lui transmet ma requête. Il réfléchit, lui répond quelque chose, qu’elle me traduit. Il s’offre de me conduire au port en question pour pas un rond Ca marche ! Et nous voilà dans sa voiture à faire une petite dizaine de kilomètres pour arriver à un petit port de pêche. Il m’emmène à une sorte d’office du tourisme désert, où l’hôtesse anglophone me prend en charge. Je le remercie chaleureusement, puis l’hôtesse ferme la boutique et m’emmène sur le port. Aaaahh voilà ce que je voulais voir ! Le long de la jetée, des chalutiers alignés, et en face de chacun d’eux, des aquariums, petits viviers, et un petit boui-boui. Exactement ce que je cherchais !!!
L’hôtesse de l’office du tourisme m’aide à traduire et négocier le prix auprès d’une matrone à l’air sévère. J’opte pour trois poissons et… un truc rouge ! (désolé papa maman pour ma méconnaissance du règne animal, mais je n’ai aucune idée de ce que c’est que ça !)
. Le "truc" rouge, à gauche, et le sexe d'orque, à droite
Encore une fois, je suis le seul client sur le port. La matrone a sélectionné les poissons avec son épuisette et se met au travail. J’ai compris le mot sushi, et je la vois arriver quelques minutes plus tard avec du poisson cru et le « truc » cru également, plus un petit pot de wasabi. Pour être frais, le poisson est frais : je le voyais encore bouger il y a 5 minutes ! Poisson très bon, « truc » un peu bizarre, mais ça passe. Bon par contre il n’y avait pas 3 poissons crus là. La vieille peau m’a-t-elle entourloupé ? Non ! Elle revient avec un wok qu’elle pose sur un réchaud, une sorte de « sarzuela » épicée, et un bol de riz. Bon dieu ! Je me régale et fait honneur au plat ! D’un coup ça va beaucoup mieux…
En voulant payer, je m’aperçois que je n’ai pas assez de cash ! C’est vrai que le distributeur avant de prendre le bus à Séoul m’a envoyé sur les roses… A tout hasard, je montre ma carte bleue. Niet. Elle n’a pas l’air de rigoler… Je lui montre les billets que j’ai, et elle doit se rendre à l’évidence : je ne peux pas tout payer. Je lui mime un distributeur automatique pour savoir s’il y en a un dans le coin, mais elle me mime autre chose : la différence qu’il me manque ! Oui, je sais ! Puis elle réussit à me mimer qu’elle a une collègue dans le port qui a un terminal à cartes bancaires, me prend ma carte et va quelques échoppes plus loin. Mmm, je n’aime pas trop ça… Et elle revient avec un ticket correspondant à la différence, me fait un grand sourire : on a trouvé une solution !
Ouf !
En attendant, je n’ai plus un won (un rond coréen). Je repars à l’office du tourisme demander à ma copine où se situe le distributeur le plus proche : au centre-ville, à ¾ d’heure à pied en longeant la grosse route ! Avec mon gros sac… Bon il était dit qu’aujourd’hui je marcherai, j’ai fait pire avant... En route !
Marcher le long de la 4 voies qui arrive du Sud est extrêmement sympathique et reposant… Heureusement, la mer est là, à ma droite, puis un autre port apparemment en construction où une foule d’échoppes vend des calmars farcis. Tiens, un distributeur : ma chance ! Manque de bol, il ne veut pas me donner quoique ce soit. Je continue le long de cette route infernale, plus de trottoir, pas possible de traverser, mais bon, je suis bien visible.
Au bout d’une demi-heure, une voiture s’arrête à ma hauteur. Un autographe ? non ! C’est le gars de l’hôtel ! Il me fait signe : monte ! Ni une ni deux, mon sac est dans le coffre et moi sur le siège passager. Je lui montre ma carte bleue : il a compris : il m’emmène à une banque. Je le remercie, mais non ! Il veut m’attendre. Je rentre dans la banque, fait un essai, marche pas, je fais des signes à l’hôtesse d’accueil qui vient m’assister, marche toujours pas. Elle me dit quelque chose, mais pour moi, le coréen, c’est du chinois ! Je réussis à lui mimer de m’accompagner dehors pour qu’elle explique à mon « chauffeur » ce qu’elle m’a dit. Et nous voilà repartis en voiture. Sur le chemin, il appelle 36 15 traduction coréen anglais, et la traductrice m’explique qu’il va m’emmener à une autre banque, où d’après la banque précédente, j’ai plus de chance que ça marche. Bien.
Autre banque. Re-échec, que ce soit avec l’une ou l’autre carte de crédit. C’est quoi ce binz ??? Il y a pourtant les logos Visa Mastercard etc... En voiture Simone pour une autre banque. Re-échec. Ca commence à ne plus être drôle. Mon pote appelle directement la banque en question, est transféré sur un autre numéro, parle avec quelqu’un, et se dirige ensuite vers une autre banque. Tentative. Echec. Là il s’est carrément garé pour m’accompagner. Il rappelle la banque, et au bout de 5 minutes réussit à obtenir une anglophone ! La personne m’explique qu’avec les Visas de l’étranger, on ne peut retirer que dans certains distributeurs. Bien. Et il est où le bon ? Je lui lis quelques numéros sur mon ticket de refus. Elle reprend mon pote au téléphone qui lui donne le numéro des machines. Ca devrait être bon pourtant ! Au final la femme de mon pote arrive (je n’ai pas tout suivi). Enchanté, moi c’est Vincent le boulet de la carte bleue qui fait perdre sa journée à votre mari. Elle me montre un distributeur (sur les 5 identiques alignés) et me dit d’essayer. J’en ai déjà essayé deux, allons-y pour un troisième ! Et là, miracle ! Ca marche !!!! Bon dieu, je leur aurais sauté au cou ! Comzaa mida ! (merci en coréen)
Sa femme retourne au boulot, je ne cherche pas à comprendre ce qu’elle faisait là, ni comment elle savait que sur CE distributeur, ma carte fonctionnerait. Mon pote est de nouveau au téléphone tandis que nous retournons à la voiture. Tiens, c’est pour moi ! Une traductrice de nouveau qui me demande où je vais, pour savoir à quelle gare routière mon pote doit m’emmener. C’est pas vrai ! Trop sympa le mec !!! Et nous revoilà à traverser la ville, prendre des petites rues pour éviter les embouteillages. Et me voilà à une gare routière. Je me confonds en remerciements : « comzaa mida ! very comza mida ! muchisimo comzaa mida ! ». Quel type sympa !
Et maintenant, retour à Séoul ! Cette deuxième partie de journée m’a redonné la patate : I’m back ! Une bonne bouffe et des mésaventures avec des gens sympas, et c'est reparti !
