o 1er matin, je me réveille tôt malgré la fatigue, et je mets le nez dehors. A quoi ça ressemble, Pékin ? Bon déjà, pas de marée humaine comme ce à quoi je m’attendais. Pas d’immenses immeubles. Enfin pas pour l’instant. Je traverse la rue et m’enfile dans des petites ruelles. A peine la place d’une voiture, heureusement, il y en a très peu, c’est tranquille comme tout. Des portes décorées ouvertes laissent entrevoir de petites cours. Des petits passages, tout juste suffisamment larges pour faire passer un vélo, zigzaguent entre les maisonnettes. Quelques petites échoppes, épiceries, ateliers, bouis-bouis. Cette balade est on ne peut plus agréable et tranquille. Je me pose sur une petite place où les personnes âgées font des exercices pour entretenir la forme sur des installations publiques. D’autres jonglent avec leurs pieds, avec une sorte de volant de badminton. Je suis au cœur de la vie d’un hutong.
Hutong , mais qu’est-ce que c’est ? Des tongues chinoises ? Des huttes chinoises ? Des Huttes-tongues chinoises ? Et bien non, un hutong, c’est en fait un quartier qui, historiquement, regroupait des artisans de la même corporation, qui vivaient en communauté. Les métiers sont plus mélangés maintenant, mais cet esprit de vie communautaire persiste.
Le hutong que j’ai visité le premier jour est situé en plein centre de Pékin, à 15 minutes à pied de la Cité Interdite. Bien entendu, les promoteurs immobiliers sont fortement intéressés, et plusieurs hutongs ont déjà été rasés pour laisser place à des immeubles plus modernes. Mais pour l’instant, il en reste encore beaucoup, jusque dans le centre de Pékin, ce qui donne du charme et un caractère tranquille à cette ville
Le soir, quand tu te balades, tu tombes souvent sur des petits groupes de personnes dehors à papoter, boire, fumer, jouer. Certains se baladent en pyjama, d’autres torse nu, ou chemise ouverte. On est à la maison, quoi. Mais il y a aussi quelques côtés encore plus folklo : des tripots où se déroulent des parties de dominos endiablées et enfumées. Des salons de coiffure où je doute que les coiffeuses ne fassent que tailler des cheveux.
En bref, les hutongs, c'est tout un village a l'intérieur de la ville, Il faut s'y perdre, flâner, observer et faire attention à l'endroit où on veut se faire couper les cheveux ! (Heureusement, je fréquente toujours aussi peu les salons de coiffure)