Villa O’Higgins, 22 décembre… Une journée à essayer en vain de décoller de Villa O’Higgins en stop (pas d’autre moyen de toute façon…). Retour à notre petite auberge en bois, ce qui va me permettre de rattraper un peu de retard sur le blog…
El Chalten, 17 décembre
Après quelques pas dehors, le diagnostic est limpide : je marche d’un pied, pas de randonnée aujourd’hui. Au contraire, Fabrice tient une forme olympique : la vue du massif du Fitz Roy lui donne des fourmis dans les jambes. Il part donc tout l’après-midi marcher, pendant que je m’occupe à El Chalten : écriture, photos, lessive, sieste. Je passe également saluer un ami d’une amie de France, qui est guide ici. Fabrice revient enchanté de sa balade, même s’il s’est pris la pluie au retour.
Quelque part en France, au même moment, notre bande d’amis s’est réunie pour notre fiesta annuelle, le C.A.C.A. Noël (pour toutes explications me contacter directement !). Nous les appelons depuis un locutorio. Avec le décalage horaire, la soirée est déjà bien avancée et les conversations légèrement débridées ! Quel plaisir d’entendre quelques voix amies au téléphone, depuis l’autre bout du monde !
Nous passons ensuite à la gare routière où nous accueillons Johannes que nous hébergeons dans notre maisonnette. Direction ensuite un bar/restaurant où nous passons la soirée. Nous levons nos verres (plus d’une fois) en l’honneur de la fête mentionnée ci-dessus.
El Chalten, 18 décembre
Ce matin, la douleur est encore dans mon mollet droit, mais ça devrait aller pour marcher. La météo est correcte, nous préparons donc vite fait nos petits sacs à dos et nous mettons en route. L’objectif est un petit sommet, bon point de vue sur les massifs du coin. 1200m de dénivelée au programme quand même.
Une mauvaise indication au départ du sentier nous oblige un peu plus loin à couper au feeling dans les alpages pour retrouver le chemin. Ma jambe répond bien malgré une douleur qui s’estompe au fur et à mesure de l’effort. Nous traversons une forêt puis grimpons dans les pierriers pour arriver au sommet, en plein vent. La vue est belle, mais gâchée par les nuages accrochés aux cîmes.
En nous apprêtant à descendre, on se regarde avec Fabrice : pierrier ! Pas besoin de se parler, on sait très bien ce qui va se passer : nous nous lançons à pleine vitesse dans la descente. Johannes nous suit sur le même mode. Soudain, un de mes bâtons se brise net en deux, sur un appui un peu trop fort. Je me ramasse sur le côté droit, coude et genou. Ca va il n’y a pas de mal, quelques petites écorchures. En revanche, mon jean a moyennement apprécié la blague : il est déchiré sous le genou. Je repars donc avec un bâton et nous poursuivons la descente à la même vitesse jusqu’à la forêt. Vitesse pure, slalom, figures de style, nous nous faisons plaisir !
Le côté de la montagne que nous dévalons n’a pas de sentier, nous devons donc faire notre chemin dans la forêt au milieu des branches, ou en traversant quelques clairières bucoliques. Nous arrivons finalement au torrent glaciaire qui coule dans la vallée, enchantés par notre hors-piste. Pas moyen en revanche de le traverser pour rejoindre le sentier sur l’autre rive, le courant est trop fort et l’eau glacée. Nous le longeons donc, mais sommes obligés de remonter car il s’engouffre dans un défilé infranchissable. Nous suivons une trace qui nous emmène dans la forêt, encore plus haut, puis se termine au milieu de nulle part. Nous continuons donc à l’instinct et finissons, quelques kilomètres plus loin, par retrouver le sentier qui nous ramène à El Chalten. Une belle randonnée dont la moitié en hors-piste, nous sommes ravis de notre journée.
Un problème cependant nous attend à El Chalten : le seul distributeur de billets de la ville est en panne, et nous n’avons plus grand-chose… On verra bien demain !