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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 16:35
Départ du Pantanal, 16 novembre

Je fais mes adieux aux caïmans et autres singes, puis à l’équipe de la Pousada. Nous sommes tous un peu émus. Wellington m’offre son chapeau, puis m’emmène à Poconé.

Pantanal-2 2426De là je partage un taxi avec 3 autres personnes pour retourner à Cuiaba. Un petit saut sur Internet, et j’enchaîne : 12h de bus pour Campo Grande. Je discute avec Silvanho un cuistot brésilien qui a vécu à Londres et est tout heureux de parler anglais. Au début, je ne trouve plus mes mots, c’est la catastrophe, je suis plus à l’aise avec mon portugais hésitant ! Je ne parle même pas de mes tentatives en allemand avec un couple d’étudiants de Konstanz.

Paraguay, 17 novembre

Nous arrivons à Campo Grande avec 1h d’avance, ce qui me permet d’attraper un bus pour Ponto Porra, à la frontière brésilo/paraguayenne. Il y a maintenant d’immenses champs cultivés, les arbres changent également. L’équateur est loin, je suis tout proche du tropique du Capricorne. Le Sud et l’été austral se rapproche. La Patagonie est encore loin, mais il faudra quand même penser à acheter un pull un de ces quatre…

Ponto Porra, dernière ville au Brésil. Je descends du bus, évite les taxis et trouve l’arrêt des bus locaux. Je demande le numéro du bus pour la frontière, et me voilà dans le bus local avec tout mon barda. Terminus du bus : la vendeuse de tickets m’indique la direction de la frontière. Nous sommes en plein centre de la ville, ça sent l’échec et les kilomètres à pied pour trouver le poste-frontière. Je me mets en quête d’un cybercafé pour essayer d’avoir plus d’infos et pour connaître le taux de change. Je me fais balader dans différentes directions. Toujours pas de cybercafé. Par contre, un nombre incalculable de magasins d’électronique et toutes sortes de marchandises, gardés par des vigiles armés de fusils à pompe. Je me pose boire un jus, et la serveuse m’indique le prix en guaranis (la monnaie paraguayenne). Un doute m’envahit : ne serais-je pas déjà au Paraguay ? Si, me répond-elle. Bien, j’ai dû louper un épisode. Il faut que je retourne au Brésil pour avoir mon tampon de sortie de toute façon. Je reviens à mon point de départ, une grande avenue, et demande où se trouve la police des frontières brésilienne. Je finis par trouver et demande où est le poste de police paraguayen. Ils ne savent pas ! Je commence à comprendre : Ponta Porra est une ville collée à son équivalente paraguayenne, Pedro Juan Caballeros. La frontière est matérialisée par une avenue qui traverse toute la ville. Il suffit de traverser l’avenue pour changer de pays. Pour ajouter un peu de fun, les postes de police des frontières sont à des endroits différents, même chose pour les terminaux de bus.

Me voilà maintenant à marcher des kilomètres pour trouver le poste de police paraguayen. Je finis par avoir enfin une information valable et me présente au poste. C’est la police normale, pas la police des frontières… Le poste frontière se situe 2 kilomètres plus loin… Grmbl… Tandis que je repars, les deux policiers ont vu ma mine dépitée. Ils prennent leur pick-up, me rejoignent et proposent de m’emmener. Ni une ni deux, je jette mon sac et ma guitare à l’arrière, et monte dans le véhicule. Ils sont très sympas et nous papotons tout le trajet (ils n’ont pas l’air pressés). Sur place, un des policiers m’accompagne pour faciliter ma démarche, tandis que l’autre reste l’arme à la ceinture à surveiller mes bagages à l’arrière du pick-up. Pas de souci pour le tampon, il me faut maintenant trouver la gare routière. Je commence à connaître la réponse : ce n’est pas ici, mais 2km plus loin… Mes potes policiers rigolent et m’y emmènent. Ils me parlent un peu de la ville, réputée pour être le point de passage des trafiquants de drogue en provenance de Bolivie, Pérou, Colombie. La sécurité ? Pas de problèmes pour les touristes, les mafias s’affrontent entre elles et laissent le quidam tranquille.

Ils me déposent à la gare routière et je les remercie chaleureusement. Je demande l’heure du prochain bus pour Concepcion : maintenant ! et c’est le dernier ! Je réalise que dans l’histoire, je n’ai pas retiré ou changé de monnaie paraguayenne. Ce n’est pas grave, me dit le contrôleur, les reals brésiliens sont acceptés. J’embarque donc directement dans un demi-bus 25 places. En prévision : arrivée dans une petite ville à la nuit, sans monnaie locale, sans savoir où dormir, et sans savoir s’il y a des distributeurs 24h/24. Je suis néanmoins confiant.

 Nous longeons le parc National de Cerra Cora où j’ai hésité à me rendre. Le paysage est un peu vallonné, avec quelques petits monticules assez curieux. Je papote avec deux jeunes ados, Thomas et son frère « Las Vegas ».

Quelques heures plus tard, nous arrivons à Concepcion. La ville a l’air plutôt calme, de la taille d’une sous-préfecture française. Le vendeur de billet me signale des hôtels pas chers à côté de la gare routière, un peu à l’écart du centre. J’atterris donc à l’hôtel « La Fortuna », à 50 000 guaranis la nuit (10 000 guaranis = 1,73€). Pas de soucis, ils prennent mes reals brésiliens, et demain j’irai dans le centre à la banque. La chambre est correcte, avec ventilateur et même télé. L’hôtel fait également, restaurant, grillades, bar, tabac et épicerie. Je me pose en terrasse pour une bière (taille standard ici : 0,94 L) et engage la conversation avec mon voisin, Ale. Très curieux de la France, il me pose tout un tas de questions et nous passons toute la soirée à discuter, rejoints par un pote à lui. Je me débrouille mieux en espagnol qu’en portugais, même si, après quelques semaines au Brésil, j’ai du mal à revenir à l’espagnol et les deux se mélangent (par exemple je passe la soirée à dire « voce » à la place de « tu » ou « falar » à la place de « hablar »)

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commentaires

F
Bonjour Vincent, bravo pour ton ouverture sur le Monde, ta soif de découvrir fait plaisir à lire dans ce qui sera à terme le blog le plus long du web.
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