Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 21:44
Christmas Team en carafe à La Junta

 

Puerto Puyuhapi, 27 décembre

 

Andreï, Aga et Sofia sont levés les premiers et partent tenter leur chance au bord de la route au moment où nous nous levons. Après le petit déjeuner, Fabrice, Paul et moi faisons de même, et disons au revoir à Veronica, qui souhaite rester une journée de plus dans le village. Pour Fabrice et moi, la marge d’erreur commence à se réduire sérieusement : son avion est toujours le 1er janvier... Nous sommes dans un tout petit village, et la prochaine bourgade est à 40km...

 

Nous nous installons à la sortie de Puyuhapi, en plein soleil. Bon signe, Andreï et les deux polonaises ne sont plus là. Pourtant, pendant 2 heures, peu de voitures et aucune ne s’arrête. Nous voyons arriver deux auto-stoppeuses israéliennes avec qui nous discutons un peu, mais celles-ci ne semblent pas avoir le sens du fair-play de l’auto-stoppeur : au lieu de se mettre derrière nous, elles se mettent devant, et font donc signe aux voitures avant nous. Vu leur tenue, si une voiture s’arrête, ce sera pour elles ! Pour Fabrice et moi, cela nous conforte dans la décision que nous mûrissions petit à petit : je reviens voir notre hôte et lui demande de nous emmener à la Junta, 40km plus loin, moyennant finance évidemment. Paul hésite mais préfère continuer à tenter sa chance. Les israéliennes choisissent également de rester, nous voilà donc Fab et moi dans le petit van sur la piste.

 

Montagnes et lacs défilent jusqu’à La Junta, ou nous nous faisons déposer en pleine chaleur. C’est effectivement une petite bourgade d’un millier d’habitants environ, donc pas vraiment une capitale non plus... Nous partons à la pêche aux renseignements : nous avons en effet eu quelques versions contradictoires sur les horaires et la fréquence des bus sur la Carretera Austral. Un office du tourisme ? Nous allons nous renseigner ! Nous sommes probablement les rares clients de la journée, mais déception, on nous conseille d’aller se renseigner directement à deux adresses de compagnies de bus... Nous filons aux adresses en question. L’une est fermée et l’autre (une épicerie/forge/garage) nous informe que le prochain bus est dans deux jours ! Pas le choix, il va nous falloir continuer à stopper, coûte que coûte !

 

CT504

 

Nous rejoignons la Carretera et nous postons tout d’abord à la station service. Nous allons voir directement les conducteurs des rares voitures, mais personne ne va vers le Nord ou n’a de place (ou ne veut nous prendre). Nous essayons même un camion de transport militaire, mais le conducteur nous dit qu’il est déjà complet : descendent alors de la benne bâchée une vingtaine de soldats couverts de poussière... Nous voyons soudain passer un pick-up avec des stoppeurs dans la benne à l’arrière : Andreï et les polonaises ! Le pick-up est blindé et de toute façon ne s’arrête pas, continuant sa route vers le Nord. Comment ont-ils pu se retrouver derrière nous ?

 

CT502

 

Changement de stratégie : nous avons remarqués plusieurs voitures rejoignant la Carretera légèrement après la station service. Ce serait bête de louper une voiture juste car nous ne sommes pas bien placés. Nous nous postons donc quelques centaines de mètres plus loin, sans plus de succès. En regardant la carte, nous nous apercevons qu’il y a un carrefour un kilomètre plus loin. De nouveau nous changeons de stratégie et allons nous poster après le carrefour, à l’endroit où les voitures ralentissent pour passer sur un pont. Aucune voiture allant vers le Nord ne peut nous échapper cette fois ! Nous patientons quelques heures, toutes les voitures nous font signes qu’elles ne vont pas très loin et qu’elles reviennent.

 

CT501

 

Venant du Sud, en plein soleil, un homme marche seul en plein milieu de la route. Il boîte légèrement et a une dégaine familière... PAUL ??? Je m’avance au milieu de la route, le chapeau et la guitare en évidence. Je sais qu’il me reconnaîtra... Effectivement, il nous voit et vient à notre rencontre : c’est bien lui ! Après une séance d’exclamations sur le hasard qui nous réunit encore pour la ènième fois au même endroit, il nous raconte son trajet. Après notre départ, il a lâché les deux israéliennes pour marcher sur la route, direction le nord. Au milieu de nulle part, une voiture emplie de bagages s’est arrêtée. Il a réussi non seulement à la convaincre de le laisser se faire une petite place à l’arrière, mais également de prendre deux autres auto-stoppeurs quelques kilomètres plus loin ! Ils étaient archi-tassés les uns sur les autres, mais pour 40km, ce n’est pas grave !

 

CT506

 

Nous voici donc de nouveau à trois sur le bord de la route à attendre une voiture. Le trafic (si l’on peut vraiment parler de trafic), s’est sensiblement réduit, et nous réfléchissons à retourner vérifier les informations sur les bus, Paul en ayant eu des différentes. Au moment de revenir vers la station service et le centre, nous apercevons trois silhouettes sur le pont venant du Nord. Non ????? Si !!!!!!!!! Aga, Sofia et Andreï !!! Pas possible ! Ca fait largement 4 heures que Fabrice et moi les avons vu passer en direction du Nord. Que leur est-il arrivé ???

 

Le matin, ils se sont fait prendre tous les trois pour quelques kilomètres, puis se sont retrouvés au milieu de nulle part, à marcher en plein soleil sur la route poussiéreuse, sans rien à boire ni à manger. Après quelques kilomètres de marche, ils sont arrivés au bord d’un lac où des gens qui pêchaient leur ont proposé de l’eau puis du vin, puis du champagne (si !), et enfin de partager leur repas, à savoir un poisson qu’ils venaient de pêcher et de cuire au barbecue ! Fabrice et moi nous regardons en pensant à nos paquets de biscuits... Mieux : à la fin du repas, ils leur ont proposé de les prendre en stop ! Ils sont donc montés à l’arrière d’un pick-up, et nous ont vu à La Junta en passant. Oui mais voilà, ils se sont fait déposer à un camping au milieu de nulle part quelques kilomètres après, et ont galéré tout comme nous, pour finalement rebrousser chemin et venir à La Junta pour se renseigner sur les bus. Mais bon globalement, ils sont très contents de leur journée ! Fabrice et moi sommes donc les loosers du jour : nous avons du payer pour arriver finalement au même point que tout le monde...

 

CT508

 

La Christmas Team, 24 heures après, est presqu’à nouveau au complet ! Seule manque à l’appel Veronica qui est restée profiter de Puyuhapi. C’est bien tout ça, mais en attendant, nous sommes toujours coincés. Nous décidons de retourner sonder les gens du village pour en savoir plus sur un hypothétique bus. Le comble : nous réussissons enfin à arrêter une voiture qui nous ramène tous les 6 au centre du village, 2 kilomètres plus loin... Les informations sont toujours aussi contradictoires : pour certains un bus passe tous les jours, mais le bureau est fermé, et pour d’autres le prochain bus ne que le surlendemain... Nous décidons de faire quelques courses puis retournons à la station service. Aux dernières lueurs du soleil, nous lâchons l’affaire et préparons la nuit : le gars de la station service nous autorise à dormir dans le champ à côté. Seuls Andreï, Fabrice et moi sommes équipés pour dormir, mais nous répartissons les affaires et les personnes de manière à faire dormir 5 personnes dans les deux petites tentes, Fabrice s’étant porté volontaire pour passer la nuit à la belle étoile (quel gentleman, ce Fabrice !). Polaires, couvertures de survies, pulls servent de duvet supplémentaires. Nous faisons de même pour le frugal repas du soir : mutualisation des ressources, pour de gastronomiques pâtes aux saucisses cuisson au réchaud ! Pas d’excès ce soir, demain nous nous levons à l’aube pour être sûrs de ne louper aucune voiture....

 

CT509

Partager cet article
Repost0

commentaires